Un nouveau rapport d’ONU Femmes révèle que les progrès vers l’égalité des sexes sont en perte de vitesse et les acquis durement acquis sont menacés

Posté dans : New Yorkais Africain

Photos : Isseu Diouf Campbell

Le 5 mars 2020, au siège des Nations Unies à Manhattan, ONU Femmes a rendu public son rapport, “Les droits des femmes en revue 25 ans après Pékin” en présence de Phumzile Mlambo-Ngcuka, directrice exécutive d’ONU Femmes, Silke Staab, spécialiste de la recherche d’ONU Femmes, et Anya Victoria-Delgado, coordinatrice mondiale principale de l’Alliance féministe pour les droits.

Même si “l’avantage économique et le bénéfice plus large pour la société et les familles d’investir dans l’égalité des sexes est évident”, déclare Silke Staab, le rapport constate que les progrès vers l’égalité des sexes sont en perte de vitesse et que les avancées durement acquises sont en train d’être annihilés. Les inégalités généralisées, l’urgence climatique, les conflits et la montée alarmante des politiques d’exclusion sont autant de menaces pour des progrès futurs en matière d’égalité des sexes.

“Les stéréotypes profonds sur les femmes, la misogynie qui a malheureusement accru la rhétorique des dirigeants et la législation perpétuant la discrimination”, sont les raisons de la lenteur des progrès, déclare Phumzile Mlambo-Ngcuka, directrice exécutive d’ONU Femmes.

Le rapport souligne le manque d’action efficace pour renforcer la représentation des femmes aux instances de pouvoir et avertit que la vision de la plateforme d’action de Pékin ne sera jamais réalisée si les femmes et les filles les plus exclues ne sont pas reconnues et priorisées.

Les hommes représentent 75 % des parlementaires, occupent 73 % des postes de direction, sont 70 % des négociateurs sur le climat et constituent la plupart des artisans de la paix.

“Il n’est pas impossible d’apporter des changements”, a ajouté Mme Mlambo-Ngcuka. “Lorsque le gouvernement alloue les ressources nécessaires, nous avons réellement constaté des changements… Là où il y a une volonté politique, comme au Rwanda, vous pouvez voir que l’augmentation du nombre de femmes aux postes de direction est possible”.

Le rapport révèle que les droits des femmes et des filles ont progressé depuis l’adoption du programme d’action de Pékin. Il y a aujourd’hui plus de filles que jamais à l’école, moins de femmes meurent en couches et la proportion de femmes dans les parlements a doublé dans le monde entier. Au cours de la dernière décennie, 131 pays ont adopté des lois pour soutenir l’égalité des femmes.

Cependant, dans le même temps, les progrès en matière d’accès des femmes au travail rémunéré ont été stoppés à l’échelle mondiale au cours des 20 dernières années. Moins des deux tiers des femmes (62 %) âgées de 25 à 54 ans font partie de la population active, contre plus de neuf hommes sur dix (93 %). Les femmes continuent d’assumer la majeure partie des services non rémunérés et du travail domestique, et sont, en moyenne, payées 16 % de moins que les hommes, cette proportion passant à 35 % dans certains pays.

Près d’une femme sur cinq (18 %) a subi des violences de la part d’un partenaire intime au cours de l’année écoulée.

Les nouvelles technologies alimentent de nouvelles formes de violence, telles que le cyber-harcèlement, pour lesquelles des solutions politiques sont largement absentes.

32 millions de filles ne sont toujours pas scolarisées.

Les hommes contrôlent toujours les trois quarts des sièges parlementaires. Les femmes sont largement exclues des processus de paix, ne représentant que 13 % des négociateurs et seulement 4 % des signataires décisionnaires.

 

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