Un mouvement nationaliste noir pour l’autonomie des régions Sud de Mauritanie

Posté dans : Afrique, Mauritanie

Samba Thiam, président des Forces de libération africaine de Mauritanie – Photo: CRIDEM

PANA

Nouakchott, Mauritanie – Le président des Forces de libération africaine de Mauritanie (FLAM), un mouvement de la mouvance nationaliste noire, Samba Thiam, a proposé une formule d’autonomie en faveur des régions de la vallée du fleuve, pour régler la question de la cohabitation communautaire en Mauritanie, dimanche soir, au cours d’une conférence de presse.

Selon lui, cette proposition est motivée par un constat d’échec “de l’Etat central unitaire, dans sa forme actuelle, qui n’a pas conduit à la naissance de l’Etat Nation escomptée”.

Dès lors, il appelle à explorer d’autres voies”, en rappelant que la formule de l’autonomie “n’est pas une solution inédite” parce qu’en cours dans certaines parties du monde.

Selon lui, cette formule “ne s’oppose ni à l’Etat de droit, ni à l’approche citoyenne”.

En Mauritanie, la vallée du fleuve comprend une partie de la région du Trarza, et les zones des plus peuplées des régions du Brakna, du Gorgol et du Gudimakha.

La Mauritanie est peuplée d’arabo-berbères et de négro-africains.

Le groupe arabo-berbère n’est pas socialement homogène et comporte des négro-arabes, dont certains groupuscules estiment qu’ils représentent la majorité de la population du pays.

Le président et la direction des FLAM, icône du courant nationaliste négro-africain en Mauritanie, sont rentrés à Nouakchott mardi dernier, après un exil de 27 ans.

A l’origine de cette longue absence, une interdiction du mouvement après la publication en avril 1986, d’un manifeste dénonçant “le racisme d’Etat et la marginalisation” de la communauté négro-africaine.

Dans la gestion de cette contestation, le régime de Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya procéda à l’arrestation de plusieurs dizaines de cadres issus de la communauté négro-africaine qui seront jugés et condamnés à de lourdes peines de réclusion.

Une dizaine de ces prisonniers sont décédés en détention du fait de mauvais traitements.

Le président Samba Thiam fait partie des rescapés de cette fournée d’ex-détenus ayant pris le chemin de l’exil.



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