Sénégal : Des organisations de défense des droits de l’homme affirment que les présidents en exercice ne doivent pas recevoir d’immunité

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Dakar, Sénégal (PANA) – Des organisations de défense des droits de l’homme issues de 19 pays ont publié, mardi, un communiqué conjoint indiquant qu’une proposition visant à accorder l’immunité à des chefs de gouvernement en exercice devant le tribunal régional de l’Afrique, serait un revers majeur pour ”la justice pour les crimes graves‘‘.

Le communiqué qui a été publié par la Fondation pour les Médias en Afrique de l’Ouest basée au Ghana (MFWA) au nom d’autres organisations de droits de l’homme intervient avant une réunion des ministres de la Justice et des procureurs généraux des pays membres de l’Union africaine, les 15 et 16 mai à Addis-Abeba, en Ethiopie.

Selon la MFWA, la réunion examinera un projet de protocole pour étendre l’autorité de la Cour Africaine de justice et des droits afin d’inclure une juridiction pénale sur le génocide, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité.

Elle a également souligné que la proposition prévoyant d’octroyer une immunité aux chefs d’Etat et hauts fonctionnaires pour les poursuites contre ces crimes est considérée comme faisant partie du protocole modifié.

«Exempter les chefs d’Etat et les hauts fonctionnaires de la compétence de la Cour Africaine pour les crimes graves protégerait les puissants et les mettrait hors de portée de la loi”, a fait remarquer le directeur exécutif de la MFWA, Sulemana Braimah.

“Ceci est fondamentalement en contradiction avec l’Acte constitutif de l’UA, qui rejette l’impunité», a-t-il ajouté.

L’examen du projet de protocole survient dans un contexte de forte opposition à la Cour pénale internationale (CPI) par certains dirigeants africains.

Le communiqué a également noté une observation faite par le spécialiste des droits de l’homme au Centre de ressources de la transformation du Lesotho, Thuso Ramabolu.

«L’impunité demeure l’une des plus grandes menaces à la protection des droits de l’homme en Afrique”, a-t-il ajouté.

«Il est essentiel pour les personnes responsables des atrocités de masse de faire face à la justice, indépendamment de leurs positions officielles. L’immunité créerait une incitation à se maintenir au pouvoir indéfiniment», a-t-il conclu.

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