Nouveau délai pour les victimes d’expropriation de la période de l’apartheid en Afrique du Sud

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Le Cap, Afrique du Sud (PANA) – Les familles noires expropriées durant la période de l’apartheid en Afrique du Sud peuvent désormais demander réparation dans le cadre d’un processus de réclamation réouvert cette semaine pour ceux qui n’avaient pu le faire dans les délais prescrits.

Le président Jacob Zuma a donné son assentiment à la Loi d’amendement de restitution des droits de propriété des terres qui, entre autres, amende la date limite pour déposer une demande de restitution de terres.

Environ 80.000 demandes de restitution de terres ont été déposées avant la date limite de 1998 et on estime qu’il y a cinq fois plus de dossiers valables qui pourraient être soumis par les victimes des expropriations forcées de l’époque de l’apartheid.

“La loi prévoit désormais la réouverture des demandes de restitution de terres par ceux qui ne l’avaient pas fait au 31 décembre 1998”, a indiqué la présidence dans un communiqué.

Le processus entre en vigueur immédiatement et va durer cinq ans.

Le programme a dédommagé des personnes ou des familles expropriées de force dans le cadre du Native’s Land Act, qui réservait la grande majorité des terres arables aux blancs.

Le Congrès National Africain (ANC) a indiqué que cette mesure était une victoire pour des millions de Sud-Africains dépossédés de leurs terres par l’ancien régime discriminatoire.

Le porte-parole du parti, Zizi Kodwa, a déclaré que la promulgation de ces projets de loi “exprimait la nécessité urgente d’une réforme globale de la politique foncière ressentie par le peuple d’Afrique du Sud”.

Cependant, les Combattants pour la liberté économique ont rejeté la réouverture des demandes de réparation.

Dans un communiqué, ils soutiennent que la Loi sur la Restitution “a lamentablement échoué ces vingt dernières années à restituer aux populations les terres volées”.

“Le processus de restitution déforme l’histoire de la dépossession des terres en considérant l’année 1913 comme le point de départ des expropriations au lieu de l’année 1652 (date d’arrivée des premiers colons hollandais)”, ajoute le communiqué.

Il y a deux semaines, le ministre du développement rural et de la réforme foncière, Gugile Nkwinti, avait déclaré au Parlement que les Sud-Africains noirs, qui se retrouvaient sans terre du fait des politiques de l’apartheid, “se pliaient en quatre” pour sortir de l’impasse et s’impatientaient de plus en plus.

M. Nkwinti propose des initiatives de réforme foncière qui, si elles sont appliquées, obligeront les exploitants agricoles à céder la moitié de leurs terres à leurs ouvriers.

Photo: Green Media

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