Lagos, Nigeria (PANA) – Quatorze ans après l’introduction de la loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique (AGOA) du gouvernement américain visant à faciliter les échanges avec le continent africain, un groupe d’hommes d’affaires nigérians a désapprouvé une situation qui voit l’Amérique dicter le prix des produits qu’elle achète au Nigeria.
La presse locale a cité jeudi le directeur général de l’Association Nationale des Chambres de Commerce et d’Industries, des Mines et de l’Agriculture (National Association of Chambers of Commerce Industries, Mines and Agriculture, Naccima), M. John Isemede, qui a déclaré que l’AGOA n’avait pas été tout à fait bénéfique pour le pays parce que les Etats-unis, en plus d’insister sur certaines normes, imposent leur prix d’achat.
“Pendant 14 ans, le Nigeria a vécu cette situation avec l’AGOA. Quel est le nigérian que l’AGOA a enrichi ?
“Je ne dis pas que pas nous devons nous retirer, je ne la condamne pas, cependant pour que le Nigeria continue, nous devons évaluer où nous en étions au début, où nous en sommes aujourd’hui, si nous allons avec l’ancien système ou s’il y aura quelques ajustements. C’est là où doivent intervenir les experts du secteur privé et du monde universitaire”, a déclaré M. Isemede.
Il a déclaré que la Naccima désapprouve une situation où les Américains imposent les prix des produits qu’ils achètent chez nous, ce qui n’augure rien de bon pour les membres.
“SI vous prenez des produits du Nigeria et que nous ne pouvons pas respecter vos normes, vous ferez mieux de venir investir au Nigeria ou amener vos propres experts nous enseigner les normes.
“Vous demandez des produits ABCD et vous avez tous les droits de déterminer la qualité et la quantité, mais vous n’avez pas le droit de fixer les prix des produits que vous ne produisez pas. Quelle est la pertinence de déterminer la qualité quand vous n’avez même pas travaillé avec nos populations?”, s’interroge le patron de la Naccima.
L’AGOA est un programme américain d’échanges préférentiels mis en place en mai 2000 pour offrir un accès libre au marché américain de trois milliards de dollars américains à des milliers de produits éligibles pour les pays de l’Afrique au Sud du Sahara.
Jusqu’en août 2014, 41 pays de l’Afrique au Sud du Sahara étaient éligibles pour participer à ce programme.
D’après les données 2013 de l’AGOA publiées par le département américain des échanges et du commerce, le Nigeria a exporté des produits d’un montant de 5.403.000 comparés aux 3.667.783 de dollars américains pour l’Afrique du Sud.
Le Lesotho (320.879.000), Maurice (199.268.000), le Kenya (342.502.000), l’Angola (66.000.000), le Cameroun (21.650.000) et le Ghana (34.673.000) sont parmi d’autres pays africains éligibles à l’AGOA.