Lagos, Nigeria (PANA) – L’organisation non-gouvernementale (Ong), la Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (Mfwa) a nommé le Président Yahya Jammeh de la Gambie « Roi de l’impunité de l’Afrique de l’Ouest ».
Selon l’Ong basée au Ghana, le titre a été décerné au président Jammeh à la suite de ses 20 années de long règne de la peur, caractérisé par des violations flagrantes des droits de l’Homme, du mépris pour la primauté du droit et l’impunité continue pour les violations flagrantes des droits en Gambie.
»Ce couronnement marque le point culminant de la campagne de Mfwa pour mettre fin à l’impunité en Gambie, qui a commencé durant le premier anniversaire de la Journée Internationale des Nations Unies pour mettre fin à l’impunité des crimes contre les journalistes, célébrée le 2 novembre », a déclaré Mfwa dans un communiqué.
Mfwa a assuré qu’aucun des nombreux titres par lesquels le président s’adresse, y compris Cheikh, professeur, Alhaji, Dr Yahya Abdul-Azziz Jemus Junkung Jammeh, Babili Mansa, ne reflète son statut du » plus grand violeur des droits de l’Homme et auteur de l’impunité en Afrique de l’Ouest ».
« Au cours des six dernières années, la Cour de Justice communautaire de la Cedeao a publié trois jugements contre la Gambie pour son incapacité à faire preuve de diligence dans les enquêtes sur les allégations de torture, les disparitions forcées et les exécutions extrajudiciaires», a relevé Sulemana Braimah, directeur exécutif de Mfwa. «Le gouvernement de Jammeh a ignoré de manière flagrante les jugements de la Cour et a ouvertement refusé d’indemniser les victimes, comme indiqué par la Cour ».
La Gambie est un État signataire de plusieurs traités relatifs aux droits de l’Homme, notamment le Pacte International Relatif aux Droits Civils et Politiques et la Charte Africaine des Droits des Peuples. Elle a également signé la Convention contre la torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants ou punitifs.
Alors que la Gambie n’est pas liée par la Convention contre la Torture, elle doit s’abstenir de commettre des actes qui priveraient l’objet et le but de ce traité, a précisé Mfwa, ajoutant: »En dépit de ces engagements de droits de l’Homme, les violations systématiques des droits de l’Homme et l’impunité pour les violations des droits humains ont été la marque des deux dernières décennies en Gambie sous le président Jammeh ».
Mfwa a ajouté que la décision la plus récente de la Cour de la Cedeao, publiée en juin, a conclu que les actions du gouvernement de Jammeh perpétrant des abus et son inaction dans la fourniture de moyens de recours efficaces a abouti aujourd’hui à la culture de l’impunité en Gambie.
Mfwa a appelé les gouvernements de l’Afrique de l’Ouest, la Cedeao, l’Union Africaine et les Nations Unies pour aider à combattre cet énorme problème et mettre la pression sur le gouvernement de Jammeh pour respecter la primauté du droit et de s’acquitter de ses obligations découlant des traités des droits humains régionaux et internationaux.