En dépit de la persuasion persistante et des offres juteuses de l’Union Européenne (UE), le Nigeria n’est pas pressé de signer les Accords de Partenariat Economique (APE) avec le bloc européen, a déclaré la ministre d’État à l’industrie, au commerce et à l’investissement, Hajiya Aisha Abubakar.
Prenant la parole lors d’un séminaire de sensibilisation d’une journée sur l’APE, organisé par l’Union Européenne et la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à Kano, au Nord-Ouest du Nigeria, la ministre a indiqué que la démarche pourrait être envisagée lorsque le pays sera mûr pour l’industrialisation productive pour l’exportation de produits finis.
L’UE et ses pays membres distribuent 6,5 milliards d’euros pour le programme de développement APE de l’Afrique de l’Ouest (PAPED), qui se déroulera pendant cinq ans.
Cependant, le chef de délégation de l’UE au Nigeria et à la CEDEAO, Michel Arrion, a exprimé son inquiétude sur le retard du Nigeria à signer les APE, déclarant : « le gouvernement nigérian semble avoir une certaine réserve sur la signature de l’accord. Nous sommes à Kano pour dissiper cette idée fausse et remettre les pendules à l’heure, non par des craintes ou des menaces, mais pour amener le gouvernement du Nigeria à se rendre compte du bénéfice qu’elle apportera à la croissance économique et au développement du pays à travers la facilitation des échanges avec la CEDEAO ».
Selon Hajiya Aisha, « le Nigeria et la Gambie ont retenu leurs signatures aux accords en raison de certains problèmes identifiés d’importance nationale qui devaient être pris en compte ».
La ministre a expliqué que le retard n’a pas été une tentative de saper les efforts de la Commission de la CEDEAO, ainsi que de l’UE sur les APE déjà conclus, mais était plutôt basé sur la nécessité de relever les défis économiques auxquels le Nigeria est actuellement confronté.
« Nous avons besoin d’un certain temps pour poursuivre les consultations avec les parties concernées et nous mettre d’accord sur la prochaine étape. Ce rassemblement d’aujourd’hui est une étape vers la finalisation de la position du Nigeria, a-t-elle déclaré. « Mais il convient de noter que l’accord commercial est trop critique pour être conclu et signé à la hâte ».
Elle a souligné, en outre, la nécessité de créer des emplois pour notre peuple, d’accroître le commerce intra-africain et d’atteindre l’objectif d’intégration régionale.
«L’Afrique est sur la voie de l’émergence et c’est un marché très important et stratégique pour tout partenaire commercial. Nous devons diversifier nos économies, nous éloigner de l’exportation de matières premières en encourageant l’exportation à valeur ajoutée grâce à l’industrialisation et avoir une meilleure part du marché mondial », a ajouté la ministre.
D’après la traduction de Oumar Diouck