Le Kenya va booster l’élevage pour industrialiser l’agriculture

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Addis-Abeba, Éthiopie (PANA) – Le Kenya s’engage à tenir les promesses de l’Union africaine (Ua) d’industrialiser rapidement l’agriculture par le biais de la redynamisation d’entreprises agricoles en difficulté dans le but de booster l’élevage au sein des éleveurs du pays.

Le Pr Fred Segor, le secrétaire principal chargé du ministère d’État de l’Élevage, a déclaré que les allocations financières accrues aux principaux secteurs de l’agriculture, particulièrement à l’élevage et la pisciculture, font partie des priorités stratégiques du gouvernement.

“Nous nous sommes engagés à augmenter la proportion du budget alloué à l’élevage et à la pisciculture des 5% actuels de toutes les dépenses agricoles à 10%. Nous espérons atteindre cette augmentation d’ici à quatre ans”, a déclaré le Pr Segor aux journalistes à Addis-Abeba.

S’exprimant en marge du Forum africain pour la Révolution verte (African Green Revolution Forum, Agrf), une réunion de haut niveau d’experts agricoles de 80 pays à travers le monde, le Pr Segor a précisé que le ministère a mis en œuvre des plans pour augmenter la disponibilité des pâturages aux éleveurs.

Le Kenya, avec un secteur de l’élevage, actuellement estimé à 800 millions de dollars, dont 17 millions de bovins, 28 millions de caprins et trois millions de chameaux, envisage de créer des zones indemnes de la maladie afin d’améliorer les chances pour l’exportation d’animaux vivants vers le Moyen-Orient.

Cependant, les fonctionnaires du ministère de l’Elevage ont placé la contribution du secteur à la richesse nationale à un taux beaucoup plus élevé et ont indiqué qu’il représente 12% du Produit intérieur brut du pays (Pib) qui s’élevait à environ 44,1 milliards de dollars en 2013.

Le secteur de l’élevage de ce pays de l’Afrique de l’Est a été l’un des plus vulnérables à la sécheresse et à la famine qui ont souvent provoqué d’énormes pertes de bétail pour les communautés pastorales, principalement en raison des changements climatiques.

À travers la région, les décideurs accordent la priorité à la nécessité de mettre l’accent sur les communautés agricoles et les éleveurs les plus touchés par les changements climatiques comme un moyen d’assurer la sécurité alimentaire en Afrique.

Mais un récent sommet de l’Union africaine avait exhorté les experts et les représentants de gouvernement à recentrer l’attention sur les investissements pour s’assurer que les investissements en faveur de l’agriculture ont pour but sa croissance en tant que secteur rentable et non pas seulement comme un investissement pour lutter contre la pauvreté.

”Nous déployons des efforts délibérés pour répondre aux promesses de notre gouvernement en faveur des communautés pastorales. Nous voulons leur fournir des semences de sorte qu’ils puissent, également, s’engager dans l’agriculture et de l’eau pour leur permettre de prendre soin de leur bétail”, a expliqué M. Segor.

La réunion d’une semaine de l’Agrf, qui avait débuté le 1er septembre à Addis-Abeba, avait porté sur comment transformer la plus grande partie des populations les plus pauvres du monde pour en faire les plus riches grâce à l’utilisation de l’agriculture comme la plate-forme pour la croissance économique.

Le Pr Segor a déclaré que le forum était important pour avoir suscité des discussions sur la façon dont les organismes de recherche, les investisseurs, les agriculteurs et les jeunes pouvaient travailler en collaboration avec les organismes donateurs pour veiller à ce que l’Afrique ne connaisse pas la faim et la famine.

Le responsable du secteur de l’Élevage au Kenya a indiqué que ce secteur était la clé de la croissance de l’économie et de l’industrialisation du Kenya.

Selon les responsables du Ministère de l’Élevage, le secteur de l’élevage est essentiel à la création d’une grosse industrie du cuir au Kenya et en Afrique de l’Est, dont le potentiel reste largement inexploité.

Le Pr Ségor a relevé que le secteur de l’élevage permettrait au Kenya de produire les matières premières nécessaires à la production d’au moins 38 millions de paires de chaussures, dont le marché kenyan a besoin chaque année, cependant la capacité de production du pays était de quatre millions de paires de chaussures.

“La voie du progrès consiste à commencer par les cuirs et les industries de la peau. Nous avons 150 millions de personnes à satisfaire chaque année en Afrique de l’Est, nous estimons donc que notre secteur de l’élevage est une industrie très rentable”, a affirmé le responsable du ministère de l’Élevage.

Afin de répondre aux besoins des éleveurs, le Kenya envisage de relancer l’usine de conserverie de viande de bœuf en faillite, la Kenya Meat Corporation (KMC). Le gouvernement prévoit d’investir huit millions de dollars pour la rénovation de l’usine en arrêt et de reprendre la production, indiquent les responsables.

Le gouvernement envisage, également, de redynamiser les industries de la laine dans le cadre du plan de relance de l’agriculture, a déclaré le Pr. Segor.

Photo credit: Edna Laboso

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