Le corridor central va faciliter le transport en Afrique de l’Est et du Centre

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Dar Es Salaam, Tanzanie (PANA) – La croissance des pays enclavés dépend de la croissance et de la capacité des pays côtiers voisins à mettre en place une infrastructure pour faciliter les échanges comme un préalable au développement, a déclaré mardi à Dar Es Salaam, le président tanzanien, M. Jakaya Kikwete.

Présidant l’ouverture d’une réunion d’une journée du Forum Economique Mondial sur le Développement du Corridor pour l’Afrique de l’Est, (World Economic Forum’s Alignment Meeting on Development of Central Corridor for Eastern Africa), M. Kikwete a déclaré que les axes de transport vont modifier les données en matière de croissance et de développement régional.

“Les pays côtiers n’ont jamais manqué de bonne volonté pour faciliter l’ouverture des pays enclavés. Ils ont mis en place des infrastructures d’appui parce qu’ils sont également les principaux bénéficiaires d’une telle infrastructure”, a indiqué le président aux participants de la réunion, parmi lesquels des ministres responsables du développement des transports et des infrastructures du Rwanda, du Burundi, de la RD Congo, de l’Ouganda et de la Tanzanie.

Le corridor central, situé dans une zone géographique stratégique, est le principal itinéraire pour les pays de la région de l’Afrique de l’Est et du Centre.

Pendant plusieurs décennies, le port de Dar Es Salaam, les routes et les chemins de fer de la Tanzanie ont servi les économies des pays voisins tels que l’Ouganda, le Rwanda, le Burundi et la RDC.

Selon lui, la demande en transit va augmenter de 2,7 millions à 9,8 millions de tonnes d’ici 2030.

Actuellement, le port de Dar Es Salaam gère 14% des importations et des exportations de ces pays. Par conséquent, la capacité de traitement du port est passée de 7,4 millions de tonnes en 2007 à 13 millions de tonnes en décembre 2013.

Le corridor central est prévu pour transporter davantage de volumes de minerais lourds dans un avenir proche, suite à la découverte d’énormes gisements de nickel au Burundi.

Selon des sources officielles, le Burundi pourrait dans les deux à trois prochaines années, démarrer l’exportation d’environ 3 millions de tonnes de concentré de nickel par année.

La Tanzanie va ouvrir deux mines de nickel à Kabanga et à Dutwa dans le Nord-Ouest du pays et l’exploitation du minerai va nécessiter l’importation d’énormes quantités de soufre.

Soulignant que tous ces volumes vont transiter par l’axe central, M. Kikwete a indiqué que c’est la difficulté de la mobilisation des fonds pour financer cette infrastructure de développement qui a empêché les pays côtiers, surtout les moins développés, de relever efficacement le défi.

En dehors du fait qu’elle s’inscrit dans le cadre des préparatifs du Forum Economique Mondial, (World Economic Forum, WEF) pour l’Afrique prévu du 7 au 9 mai 2014, la réunion revêt une importance particulière pour la mise en œuvre du Plan d’actions prioritaire du Programme pour le Développement des Infrastructures en Afrique, (Plan of the Programme for Infrastructure Development in Africa, PIDA).

M. Kikwete a salué l’initiative conjointe du WEF, de la BAD, de la Commission de l’UA et du NEPAD d’avoir fait avancer le programme de développement des infrastructures en Afrique.

Saluant le partenariat avec le secteur privé dans le développement des infrastructures régionales, il a constaté que les efforts pour l’exploitation conjointe des mécanismes régionaux de financement se sont également révélés infructueux.

“Je suis confiant que nos efforts régionaux pour mettre en oeuvre le projet d’infrastructures du corridor central grâce au partenariat public-privé est sur le point de démarrer et va certainement porter ses fruits dans un avenir très proche”, a-t-il fait remarquer.

“Nous croyons que les stratégies du WEF pour faire de ce projet un projet africain pilote pour accélérer les investissements, va appuyer les projets d’infrastructures potentiels actuels le long du corridor à attirer bientôt des investisseurs stratégiques”, a déclaré le président.

Ont également pris part à la réunion, le président de la Banque Africaine de Développement (BAD), M. Donald Kaberuka, le chef d’agence du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique, (New Partnership for Africa’s Development, NEPAD), Ibrahim A. Mayaki, le Secrétaire général de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est, Richard Sezibera, la Secrétaire exécutive de la Communauté de Développement des Pays de l’Afrique Australe, (Southern Africa Development Community, SADEC), Mme Stergomena Tax et le directeur de la Banque mondiale pour la Tanzanie, l’Ouganda et le Burundi, Philippe Dongie.

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