Addis-Abeba, Ethiopie (PANA) – La présidente de la Commission de l’Union Africaine (UA), Mme Nkosazana Dlamini Zuma, a dénoncé mardi le manque de financements comme le principal obstacle qui entrave la mise en oeuvre des programmes de développement en Afrique.
Mme Dlamini Zuma a déclaré que les grandes visions de l’Afrique comme le Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (New Partnership for Africa’s Development, NEPAD) et la Vision de l’avenir 2063, n’ont pas réussi à réaliser des progrès significatifs à cause du manque de sources locales de financement.
S’exprimant lors d’un cours magistral en l’honneur de Salim Ahmed Salim, ancien secrétaire général de l’ex- Organisation de l’Unité Africaine (OUA), devenue actuellement Union Africaine, Mme Zuma a déclaré qu’il est urgent pour l’Afrique de trouver une solution à la crise du financement.
« Nous devons trouver des voies de nous prendre en charge et laisser les autres nous aider. Je crois que beaucoup de problèmes auxquels nous sommes confrontés relèvent des financements », a déclaré Mme Dlamini Zuma, se référant à l’échec de la mise en œuvre des programmes respectifs pour réaliser des progrès dans la lutte contre la pauvreté en Afrique.
Les leaders africains ont lutté pour la réorganisation du NEPAD, initialement considéré comme le plan directeur pour faire de l’Afrique un continent plus prospère qui va attirer d’énormes investissements étrangers en échange d’une gouvernance démocratique dans le continent.
Le NEPAD a été probablement perçu comme un programme de la Commission de l’UA, mais avec moins que les financements nécessaires envisagés pour poursuivre ses programmes respectifs dans le domaine de l’agriculture, des télécommunication et des autres rêves d’expansion des infrastructures.
Dans la Vision proposée de 2063, l’UA cherche à propulser une nouvelle industrialisation en s’assurant que les pays africains soient reliés les uns les autres par des chemins de fer et échangent davantage entre eux.
Dans son discours en l’honneur de Salim, qui a été le chantre du concept de solution africaine aux problèmes africains, Mme Dlamini Zuma a déclaré que les récents efforts pour trouver des financements au niveau local pour combattre l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest entraient dans le cadre de la Vision pour rendre l’Afrique financièrement autonome.
L’UA va lancer une campagne de téléphonie mobile intitulée, StopEbola, sur le 7979 pour collecter au moins 700 millions de dollars américains pour financer les mesures à long terme contre la pandémie.
Des efforts précédents déployés par l’UA pour obtenir l’approbation de collecter des financements au niveau local à partir de taxes générées sur les clients des hôtels, les transactions sur les devises et les taxes sur les vols aériens n’ont pas abouti après une série de sommets successifs de l’assemblée des chefs d’Etat avec la dernière tenue en juin à Malabo, en Guinée Equatoriale, qui a catégoriquement rejeté l’idée.
Actuellement, les contrôles budgétaires de la Commission de l’UA ont été placés sous le contrôle strict de la Commission des Représentants Permanents (Permanent Representatives Committee, PRC) regroupant des ambassadeurs accrédités auprès de l’UA et est actuellement mandatée pour approuver les budgets pour les opérations quotidiennes de l’instance continentale.
Le nouvel arrangement est le résultat d’un ralentissement dans le flux de fonds provenant de donateurs étrangers qui soutiennent la plupart des programmes.
M. Salim, dont la conférence inaugurale a reçu une ovation mardi, a regretté l’absence de progrès sur la question.
L’ancien fonctionnaire de l’OUA a déclaré que la tâche de financer l’UA constituait une responsabilité importante pour les dirigeants africains.
« Le colonialisme est fini maintenant. Nous sommes libres, mais nous ne pouvons pas continuer à avoir 90% de nos budgets financés de l’extérieur. Nous devons prendre le financement de l’organisation au sérieux », a déclaré M. Salim aux journalistes.
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