Jeunes et parents Africains engagent le dialogue lors de la Journée de l’Enrichissement de la Communauté du Bronx

Par Isseu Diouf Campbell

Les membres de la communauté africaine savent bien que, quand un parent parle, le jeune qui n’a pas encore assez d’expérience de la vie ne peut qu’écouter.

Par conséquent, le dialogue ouvert auquel ont participé des membres de la communauté, des jeunes et des parents africains durant la 3ème Journée de l’enrichissement de la communauté le 11 octobre, 2012 au musée des Beaux-Arts du Bronx était une nouveauté pour un grand nombre de personnes.

Pour Fatima Cessay, une jeune ressortissante de Sierra Leone, les parents doivent écouter leurs enfants au lieu de leur crier dessus.

« Si vous criez sur vos enfants, ça les pousse à sortir et à faire exactement ce que vous ne vouliez pas qu’ils fassent au départ. Quand ils ont des ennuis, c’est de votre faute parce que vous les avez élevés de la sorte ».

Cependant, Diane Foster, qui est membre du conseil municipal et qui a animé la soirée avec le Conseil africain et musulman de la 16ème circonscription, a déclaré que cette initiative n’était qu’une première étape et que le dialogue allait certainement continuer.

« Cette journée était consacrée à l’autonomisation. Il s’agissait de mettre l’information à la disposition du public. C’est mon devoir en tant qu’élue au service d’une grande communauté d’immigrés. En discutant avec les immigrés africains de problèmes qu’ils pensent n’affectent qu’eux, on se rend compte que ces problèmes nous concernent également. Si vous êtes originaire d’un pays dont la culture est différente de celle des États-Unis, vous devez apprendre à naviguer dans ces deux mondes. Je pense qu’il est important que les jeunes expriment ce qu’ils vivent en tant qu’Africains habitant en Amérique et de même, que leurs parents doivent parler de ce qui, dans le fait d’élever un enfant africain en Amérique, les préoccupe et leur fait peur. Nous poursuivrons le dialogue et nous continuerons à fournir des ressources à la communauté pour que les gens sachent où ils peuvent trouver de l’aide ».

Pour Ramatu Ahmed, un des leaders communautaires mis à l’honneur ce soir-là, ce sont les parents qui passent tout leur temps à travailler pour assurer le soutien financier de leur famille ainsi que le manque d’implication de la communauté qui sont à blâmer.

« Ici (en Amérique), la communauté ne s’implique pas dans l’éducation et le soin de nos enfants. Les enfants n’ont nulle part où aller pour faire leurs devoirs et développer leurs compétences. Il est très difficile pour les parents d’assimiler le système et d’élever leurs enfants en même temps. C’est là que les problèmes commencent. C’est ce qui crée un écart entre parents et enfants ».

On ne trouvera peut-être pas de solutions à tous les problèmes qui ont été soulevés, mais au moins, un premier pas essentiel a été franchi.

La soirée s’est terminée avec une cérémonie de remise de prix. Vingt « étoiles montantes » de la communauté africaine ont été mises à l’honneur, notamment Sadick Abubakar, Kojo Sahara Ampah, Stephanie Adowa Arthur, Zurfau Mohammed-Ali, Famod Konneh, Ebrahim Ndure, Momodou Sawaneh, Lamin F. Bojang, Passyna Bula-Bula, Divine Muragijimana, Okenfe Libartey, Charles Cooper Jr., Moses Kanduri, Zainabu Sesay Harrel, Rita Kusi, Pius Bugembe, Arao Ameny, Diana Musah, Natasha Gwet et Belco B. Maryama Bocoum.

Des organisations et des leaders africains comme Ramatu Ahmed, Mohammed Abdullai Awal, Sheikh Moussa Drammeh, Imam Soulimane Konate, le National Council of Ghanaian Associations (Conseil national des associations ghanéennes) et Ofori Anor ont reçu le prix « Longevity in Leadership » (Longévité dans le leadership).

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