L’ancien président tchadien, Hissène Habré, a été condamné lundi à Dakar, au Sénégal, à la réclusion à perpétuité, reconnu coupable de crimes de guerre, crimes contre l’humanité et d’actes de torture pendant son règne de 1982 à 1990.
A l’issue de son procès, qui a débuté le 20 juillet 2015 devant les Chambres africaines extraordinaires, le procureur général, le Sénégalais Mbacké Fall, avait requis contre l’accusé la réclusion à perpétuité alors que les avocats de la défense avaient demandé la « relaxe pure et simple » de leur client.
Le verdict a été prononcé après trois mois de délibération, rappelle-t-on.
Evincé du pouvoir en 1990 par l’actuel président tchadien, Idriss Déby Itno, M. Habré vit en exil au Sénégal depuis 26 ans.
Il a été arrêté suite à des plaintes déposées contre lui par des organisations tchadiennes de défense des droits de l’homme et d’associations des victimes de son régime. Habré avait été inculpé en juillet 2013 et placé en détention provisoire pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et actes de torture.
Le procès, présidé par un juge Burkinabè, Gberdao Gustave Kam, a été marqué, entre autres, par le boycott des avocats de la défense et le mutisme de M. Habré durant tout le long de son jugement.
Pour « assurer un procès équitable », le tribunal avait commis d’office des avocats sénégalais pour défendre l’accusé.