Addis-Abeba, Ethiopie (PANA) – L’Institut pour les Etudes sur la Sécurité (ISS) d’Addis-Abeba a indiqué jeudi que la décision des dirigeants africains de mettre sur pied une cellule de réflexion sans aucune capacité militaire pour mener la lutte contre les menaces à la sécurité est un échec.
Le chercheur de l’ISS, Hallelujah Lulie, a déclaré que la 23ème Assemblée des Chefs d’Etat et de Gouvernement qui s’est tenue à Malabo en Guinée Equatoriale, a mis l’accent sur le rôle du centre africain pour l’étude et la recherche sur le terrorisme.
Le centre n’a pas de capacité réelle de recueillir des renseignements et n’a pas les moyens d’agir contre les menaces posées par le terrorisme.
“L’assemblée aurait dû prendre une décision plus ferme sur la lutte contre la terrorisme. Il faut une initiative solide pour faire face à la menace de Boko Haram et d’Al Qaïda au maghreb islamique”, a déclaré M. Hallelujah devant un parterre de diplomates et d’experts en matière de sécurité, ce jeudi.
L’ISS a invité les experts à passer en revue les conclusions du Sommet de Malabo qui s’est tenu dans un contexte de montée du terrorisme et des défis extrémistes.
Les dirigeants africains ont préconisé la création immédiate d’une capacité africaine composée de dix pays à déployer immédiatement.
Les experts familiers des discussions sur le lancement de ce nouveau dispositif militaire, ont souligné que dix pays ont accepté de déployer des troupes et autres moyens logistiques. Cette capacité militaire pourra être déployée dans les 21 jours qui vont suivre l’éclatement d’un conflit.
Chacun des états ayant déployé des troupes vont financer leurs opérations pendant 90 jours jusqu’à ce qu’une opération de maintien de la paix soit lancée.
M. Lulie a déclaré que cette incapacité à faire face au terrorisme était due en partie à l’absence d’une définition adéquate de la notion de terreur.
Il a estimé que le sommet aurait dû insister sur la nécessité d’une application adéquate des accords et documents de sécurité existants, tels que le Pacte Africain de Défense Mutuelle et le Pacte Africain de Non-agression, qui mettent l’accent sur la coopération en matière de sécurité.
L’ISS a également demandé au Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) d’envisager de réviser l’Architecture de Paix et de Sécurité (APSA) en accordant une attention étroite à la lutte contre le terrorisme.
“Nous devons nous appuyer sur les institutions existantes pour faire face aux menaces contre la sécurité en Afrique”, a ajouté M. Hallelujah.