Les forces rebelles sud-soudanais ont démenti le viol de femmes par leurs combattants lors d’un assaut sur Juba, la capitale du Sud-Soudan en début Juillet, via un communiqué mercredi d’un porte-parole du mouvement rebelle.
« Nos forces se sont retirées de Juba le 11 Juillet, » a noté Dickson Gatluak, porte-parole adjoint de l’Armée Populaire de Libération du Soudan (SPLA-IO).
Il a nié les accusations de Human Rights Watch (HRW) que les forces de la SPLA/IO ont pris part à des viols de civils et de pillages pendant et après les affrontements qui ont eu lieu à Juba le mois dernier.
« Nos forces ne sont pas mêlées aux viols et meurtres à Juba», a insisté Gatluak, demandant une enquête plus approfondie sur les accusations.
D’intenses combats ont éclaté à Juba, à la veille de la célébration de l’indépendance Sud-Soudanaise, causant une grande évacuation de civils et de ressortissants étrangers de certaines parties du pays.
Les combattants fidèles au vice-président Riek Machar se sont battus contre les soldats du président Salva Kiir autour du palais présidentiel.
Selon HRW, durant quatre jours, les deux parties se sont affrontées à plusieurs endroits aux alentours de Juba.
Les enquêteurs de HRW à Juba ont reçu des témoignages sur des soldats tirant sans discernement, de frappes sur des zones densément peuplées ou des camps de populations déplacées au sein des bases de l’ONU.
Au moins une douzaine de civils cherchant abri dans les camps de l’ONU sont morts et des dizaines ont été blessés.
Les enquêteurs ont également recensé des assassinats ciblés, des actes de viols singuliers et collectifs, de passages à tabac, de pillages, et d’harcèlement, souvent selon l’appartenance ethnique, dans plusieurs parties de Juba.
Les quartiers de Thongpiny, Munuki, Mangaten, GUDELE et Jebel ont été particulièrement touchés. En raison de contraintes sécuritaires dans certaines zones touchées, les enquêteurs ne pouvaient pas mesurer toute l’échelle de la violence.
« En vérité, nous, l’armée d’opposition populaire de libération du Soudan(SPLA-IO) avons été surpris d’apprendre que notre adversaire lors de l’accord de paix négocié sur la résolution du conflit en République du Soudan du Sud (ARCISS) n’a pas honoré son engagement pour un retrait complet de toutes les forces de sécurité non étatiques, y compris [les rebelles soudanais], le Mouvement pour la Justice et l’Egalité (JEM) [nonobstant], du territoire du Soudan du Sud”.
Selon le SPLA-IO, les forces gouvernementales étaient responsables des viols et autres cruautés.
« Nous respectons et veillons au respect des droits humains internationaux et de la loi internationale sur les droits humains, en tout temps et lieux et par tous les soldats sous le commandement du SPLA / IO, et avons mis en place des mesures pour prévenir et réprimer les crimes de violence sexuelle”, déclare le mouvement rebelle.
Selon les rebelles, les leaders politiques du mouvement ont décidé que les cas de violence sexuelle commis dans les zones contrôlées par des soldats du SPLA/IO doivent être signalés à la hiérarchie et arrêtés et les auteurs présumés de crimes de guerre remis aux autorités compétentes.
« Nous avons également convenu de ne pas empêcher les fonctionnaires de la justice militaire d’interroger les auteurs présumés et de remettre les accusés et condamnés aux autorités », a déclaré le mouvement.
Selon Gatluak, le SPLA/IO a affirmé son engagement ferme à lutter contre la violence sexuelle en initiant des activités régulières de sensibilisation sur la violence sexuelle dans les zones contrôlées par ses soldats.
D’après la traduction de Oumar Diouck