L’Afrique subsaharienne reste derrière parmi les leaders mondiaux en matière d’innovation, selon un nouveau rapport publié lundi par l’organisation mondiale de la propriété intellectuelle des Nations Unies (OMPI).
Maurice a pris la première place parmi toutes les économies de la région africaine (53e), suivie par l’Afrique du Sud (54ème), le Kenya (80ème), le Rwanda (83ème), le Mozambique (84e), le Botswana (90e), la Namibie (93e), et le Malawi (98e).
Il a toutefois noté que, depuis 2012, l’Afrique sub-saharienne a eu plus de pays que toute autre région au sein du groupe des « innovateurs », plus créatifs que l’aurait prévu leur niveau de développement.
Cette année, le Kenya, Madagascar, le Malawi, le Mozambique, le Rwanda et l’Ouganda sortent du lot, note le rapport.
« Avec le ralentissement de la croissance économique en Afrique sub-saharienne, l’Indice Global Innovation 2016 (GII) montre que la région doit préserver sa dynamique d’innovation en cours, tout en continuant à diversifier les économies en dehors de la production de pétrole et les revenus des produits de base», a déclaré l’OMPI.
Pour la première fois, un pays à revenu intermédiaire, la Chine, a rejoint les grandes puissances économiques parmi les leaders mondiaux en matière d’innovation.
L’OMPI a noté que la progression de la Chine reflète l’amélioration des performances en innovation du pays, ainsi que des approches méthodologiques telles que l’amélioration des mesures d’innovation dans le GII (Indice Global Innovation).
Selon le rapport, malgré la percée de la Chine, persiste une fracture de l’innovation entre les pays développés et en développement.
Il a également révélé que la Suisse émerge comme le leader mondial parmi les économies innovantes suivies par la Suède, le Royaume-Uni, les États-Unis et la Finlande, en ajoutant que la Suisse se classe au premier rang dans l’indice 2015.
Les résultats de 2016 indiquent une prise de conscience croissante parmi les décideurs que la promotion de l’innovation est essentielle à une économie concurrentielle et dynamique.
«Investir dans l’innovation est essentielle pour accroître la croissance économique à long terme, et dans ce climat économique actuel, faire appel à de nouvelles sources de croissance et exploiter les opportunités soulevées par l’innovation mondiale sont des priorités pour toutes les parties prenantes», a déclaré le directeur général de l’OMPI Francis Gurry.
Notant que l’innovation nécessite un investissement continu, il a déclaré: « avant la crise de 2009, les dépenses en recherche et développement ont augmenté à un rythme annuel d’environ sept pour cent Toutefois, les données 2016 ont indiqué que la recherche et le développement mondial n’a augmenté que de quatre pour cent en 2014.
«Ce fût la cause du ralentissement de la croissance dans les économies émergentes et du rétrécissement des budgets de recherche et de développement dans les économies à revenu élevé – cela demeure une source de préoccupation. »
Selon l’OMPI, parmi les leaders GII 2016, quatre économies, à savoir le Japon, les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Allemagne se distinguent par « la qualité de l’innovation », qui est un indicateur de niveau supérieur basé sur la performance des universités, le nombre de publications scientifiques et dépôts de brevets internationaux.
La Chine est classée 17ème dans la qualité de l’innovation, ce qui en fait le leader parmi les pays à revenu moyen pour cet indicateur, suivie par l’Inde, qui a dépassé le Brésil.
L’Indice Global Innovation 2016 (GII) a exploré la part croissante de l’innovation réalisée à travers les réseaux d’innovation mondialisés, constatant que les gains provenant de l’innovation mondiale peuvent être partagées plus largement, vu que les flux de savoir et de talent transfrontaliers sont à la hausse.
Le rapport conclut qu’il y avait de vastes possibilités d’élargir la recherche publique et le développement d’entreprise pour favoriser la croissance économique future.
Publié chaque année depuis 2007, le GII est un outil d’analyse comparatif de premier plan pour les dirigeants d’entreprises, des décideurs et autres qui cherchent un aperçu de l’état de l’innovation dans le monde entier.
L’OMPI a déclaré que les décideurs, les chefs d’entreprise et autres parties prenantes ont utilisé le GII pour évaluer les progrès sur une base continue.
La base du rapport GII se compose d’un classement des capacités et des résultats de l’innovation des économies mondiales.
Il ajouté qu’en reconnaissant le rôle clé de l’innovation en tant que moteur de croissance et de prospérité économique et la nécessité d’une large vision horizontale de l’innovation applicable aux économies développées et émergentes, le GII inclut des indicateurs qui vont au-delà des mesures traditionnelles de l’innovation, tels que le niveau de la recherche et le développement.
D’après la traduction de Oumar Diouck