Le leader de l’opposition gambienne, en prison, Ousainou Darboe, s’est attaqué aux autorités gambiennes pour la répression politique et les conditions déplorables dans les prisons du pays, disant que les détenus sont même privés du Coran et de nourriture « fait maison » pendant le mois sacré du ramadan.
Dans une lettre émise de prison pour marquer l’Aïd al-Fitr jeudi, Darboe, qui est le chef de United Democratic Party (UDP), écrit: «D’abord on nous a refusé l’accès au Saint Coran, dont la lecture au cours du mois béni qui vient de s’achever est très bénéfique. Ensuite, nos ravisseurs ont monté d’un cran les conditions pénitentiaires en nous refusant l’accès à la mosquée, nous empêchant de prendre part aux prières en groupe ».
Il a dit dans la partie postérieure du Ramadan, « nous avons également été refusé la nourriture maison contraire aux règles et règlements pénitentiaires ».
Darboe et plusieurs dirigeants de l’opposition ont été arrêtés le 16 Avril 2016 et accusés de rassemblement illégal, émeutes, incitation à la violence, trouble à l’ordre avec usage de véhicules, défilé sans autorisation et refus à l’ordre de cesser une activité illégale et un complot.
Leur arrestation est intervenue deux jours après celle d’Ebrima Solo Sandeng, secrétaire permanent de l’UDP, avec d’autres, après avoir organisé une manifestation pacifique au carrefour Westfield, à Serekunda. Les manifestants réclamaient des réformes électorales en direction du 1er Décembre, date de l’élection présidentielle dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. La mort de Sandeng en détention a été confirmée plus tard.
Darboe indique dans la lettre qu’il avait au fil des ans, envoyé des messages pendant la fête musulmane de son domicile, mais cette année, « pour des circonstances qui me dépassent, mais pour lesquelles je ne regrette rien, je suis conditionné à vous envoyer des salutations de l’Eid des grilles de ma cellule de prison ».
Il écrit dans la lettre que les 30 jours du mois sacré du Ramadan passé, sont une immense source d’accomplissement divin pour lui et le reste de ses compatriotes qui ont enduré épreuves et défis dans l’accomplissement d’un pilier de la foi musulmane.
Toutefois, at-il dit, en dépit de toutes ces injustices que lui et ses compatriotes ont subies, ainsi que le reste de leurs jeunes partisans qui avaient été incarcérés, ils sont restés résolus et engagés dans leur idée fixe que la Gambie en tant que pays méritait mieux.
«Les trois derniers mois m’ont particulièrement offert une occasion de vivre et de comprendre la situation tragique d’un état anarchique où de nombreux jeunes croupissent encore en prison. Certains ont passé des années en détention provisoire sur des accusations fabriquées de toutes pièces.
« D’autres continuent à passer plus de temps que nécessaire, privés de leur jeunesse à cause d’un système carcéral agressif et qui les exploite, sans savoir quand leur affaire sera jugée. »
Des défenseurs des droits de l’homme ont critiqué les autorités de la Gambie pour l’arrestation de membres de l’opposition et ont exigé leur libération.
D’après la traduction de Oumar Diouck
Photo credit: Freedom Newspaper