Banjul, Gambie (PANA) – Le parti d’opposition gambien, Gambia Moral Congress (GMC), a annoncé qu’il ne participera à aucune élection dans le pays en l’absence de réformes électorales.
« Nous n’existons pas pour participer à des scrutins inutilement ou sciemment à un vote formel où la défaite électorale est déjà programmée », a déclaré jeudi Bafulo Manneh, administrateur national des jeunes du parti, dans un centre communautaire à Sukuta.
M. Manneh, qui s’adressait à la presse concernant l’élection présidentielle de 2016, a indiqué que GMC estime que le pouvoir politique doit dériver légitimement du peuple par le biais d’élections crédibles.
« Notre leader, le camarade Mai Ahmad Fatty, rejette catégoriquement les tentatives d’accession au pouvoir par des moyens anticonstitutionnels, ou de conservation du pouvoir par des subterfuges. Nous les jugeons répréhensibles et condamnables, a-t-il expliqué.
Pour M. Manneh, ces deux situations visent à perpéturer la fraude politique, en détournant les aspirations démocratiques ainsi que le vote des Gambiens. Par conséquent, les deux pratiques méritent un même traitement ».
GMC a participé à l’élection présidentielle de 2011 en formant une alliance avec le United Democratic Party (UDP) mais ils n’ont obtenu que 17 pour cent des suffrages.
M. Manneh a noté jeudi que le parti voulait partager sa position sur les questions liées aux élections. « En tant que parti politique, nous cherchons le pouvoir à travers des élections crédibles. C’est l’absence d’un processus crédible qui nous a empêché de participer aux élections depuis 2012 », a-t-il expliqué.
Selon lui, avec les pieds et les mains liés par le système, ils se sont sentis litérallement exclus par la Commission Electorale Indépendante, et il est devenu impossible de se soumettre à un tel processus dans ces circonstances.
Pour M. Manneh, « cela doit changer. Si le système électoral n’est pas réformé, et que le système ne change pas pour relever les défis auxquels nous faisons face, il n’y aura aucune opportunité réelle d’avoir une véritable pluralité ».
« Aller aux élections dans ces circonstances ne serait pas seulement déloyal, mais constituerait une conspiration pour usurper le pouvoir de l’électorat à décider de sa destinée. Pour l’opposition, il s’agit d’une trahison, et par conséquent, GMC ne participera pas à un « crime électoral ».
« Je vous assure de la part de la plus haute autorité de GMC qu’il n’y aura pas d’élections sans réformes électorales. Nous utliserons tous les moyens légitimes en notre pouvoir, en travaillant en tandem avec toutes les parties prenantes au niveau local et à travers le monde, pour assurer la suprématie de l’intention de vote de notre électorat, grâce à des réformes électorales globales et des bonnes pratiques reconnues au niveau international », a-t-il assuré.