Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les droits de l’homme Zeid Al Hussein a condamné samedi le gouvernement pour la fermeture prévue de l’internet et des plates-formes de médias sociaux en République démocratique du Congo (RDC) a partir du Dimanche.
L’ONU a déclaré que l’interdiction est prévue avant la fin du mandat du Président Joseph Kabila, associée à une interdiction de manifestations de la société civile et de l’opposition.
« Le Conseil des droits de l’Homme est préoccupé puisque lundi marque également trois mois que 54 personnes sont mortes à Kinshasa, lorsque les forces de défense et de sécurité ont fait un usage excessif de la force contre les personnes. Nous appelons au respect de la constitution et demandons Président Kabila de démissionner à la fin de son deuxième et dernier mandat, a-t-il déclaré.
Al Hussein a noté qu’à ce jour, personne n’a été tenu responsable de « cette répression violente des manifestations. »
Il a révélé que depuis le début décembre, le Bureau Conjoint des Nations Unies des droits de l’homme en RDC a documenté au moins 45 arrestations de personnes essayant d’exercer leur droit de réunion pacifique.
« De ce nombre, au moins 16 personnes ont été détenues à Bunia, Kinshasa, la capitale, et à Goma dans le cadre de la ‘Bye Bye Kabila’ campagne organisée par les mouvements de jeunes Filimbi et Lucha.
« 26 autres personnes auraient été arrêtées pour leurs liens politiques ou parce qu’ils appartiennent à des mouvements citoyens, » a-t-il déclaré. « Intimider et cibler les opposants et la société civile n’est pas la solution. Les réduire au silence et les empêcher de protester n’est pas la solution, et, en fait, c’est plus susceptible de les pousser à recourir à la violence. »
Al Hussein a appelé le gouvernement de la RDC, et en particulier ses forces de sécurité, de prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir les droits à la liberté d’association et de réunion pacifique.