Zambie: le candidat de l’opposition Hakainde Hichilema conteste le scrutin présidentiel

Posté dans : Afrique, Zambie

 

M. Hakainde Hichilema, le candidat à la présidence du principal parti d’opposition de la Zambie, le United Party for National Development – Union pour le développement national – (UPND), a rejeté les résultats des élections présidentielles annoncés lundi, qui ont déclaré le président sortant Edgar Lungu vainqueur.

Il a déclaré que l’UPND va contester les résultats des élections auprès de la Cour Constitutionnelle cette semaine.

« Nous allons introduire une demande d’invalidation auprès de la Cour Constitutionnelle sur la base de preuves que nous avons rassemblées et présentées à la ECZ (Commission Electorale de Zambie).

« Comme l’énonce la Constitution, une fois notre requête introduite, aucune investiture ne doit avoir lieu jusqu’à la résolution du problème par la Cour. Ceci est conforme à une disposition de la nouvelle loi de modification constitutionnelle à laquelle Edgar Lungu a consenti il y a juste quelques mois », a déclaré Hichilema dans un communiqué publié lundi soir à Lusaka, en Zambie.

Il a déclaré: «Aujourd’hui, le PF (Front patriotique) a effectué un coup d’état sur le processus démocratique de la Zambie. La volonté du peuple a été modifiée de manière illégale et antidémocratique Nous avons présenté des preuves avant la proclamation des résultats en ce qui concerne les irrégularités flagrantes qui ont eu lieu. « 

« Cela aurait suffi pour un recomptage des votes dans les zones concernées, dans tout système libre, juste, transparent et démocratique. Mais, la Zambie ne fonctionne plus de cette façon.

« L’ECZ a décidé sans consulter personne. Les zambiens ont choisi jeudi. Ce choix n’a pas été respecté. Pendant tout ce temps, le PF a agi en toute impunité pour changer le résultat, » selon Hichilema, qui est le chef de l’UPND.

Le président de la Commission Electorale de Zambie (ECZ), le juge Essau Chulu a déclaré le président Lungu du PF au pouvoir comme vainqueur de l’élection présidentielle avec 1,860,877 voix contre son plus proche rival, M. Hichilema, qui a obtenu 1,760,347 voix.

Mais, Hichilema a fait savoir qu’il n’acceptera pas les résultats, citant entre autres la dissimulation des «modalités G12» destinées à authentifier les résultats des bureaux de vote et l’intimidation des agents de l’UPND dans les bureaux de vote pendant le processus de dépouillement, ainsi que d’autres irrégularités présumées.

Il déclare: « Il y a des incohérences dans le décompte des votes et les résultats émis par le centre de dépouillement, par exemple le cas des 14,039 votes manquants en faveur de l’UPND à Kanyama (Lusaka) qui ont ensuite été trouvés dans la poubelle. »

« Une fois comptabilisés, notre vote est passé de 17.985 à 32.024. Même après cela, cependant, l’ECZ a annoncé un chiffre de 30.892. Nous compilons une liste d’autres cas semblables à introduire devant les tribunaux.

« On a aussi enregistré des cas où le nombre de votants dépasse celui des électeurs inscrits. Par exemple, à Kamanga, bureau de vote dans la circonscription Munali (Lusaka) où il y avait 714 voix de plus que les électeurs inscrits.

Le candidat de l’opposition a également ajouté: « Nous avons des preuves spécifiques d’irrégularités flagrantes dans un certain nombre de circonscriptions, y compris toutes les circonscriptions urbaines de Lusaka, à savoir Kanyama, Munali, Chawama, Mandevu, Lusaka Central, Matero et Kabwata. »

Selon la nouvelle constitution, une demande d’invalidation de l’élection d’un président ne peut être introduite qu’après le choix sur un candidat, qui doit être déposée dans un délai de sept jours après la date de la déclaration des résultats des élections.

Il a également déclaré que, lorsqu’il y a une demande d’invalidation, le président du Parlement doit suspendre les fonctions du président en attendant la suite de la requête.

D’après la traduction de Oumar Diouck

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