Abuja, Nigeria (PANA) – Le Secrétariat du Forum Economique Mondial pour l’Afrique (WEFA) a publié ce mercredi un rapport invitant les pays africains à institutionnaliser une collaboration transfrontalière comme le principal facteur de croissance et de coopération régionales.
Le directeur exécutif de l’agence de planification et de coordination du NEPAD, Ibrahim Mayaki, a déclaré que ce rapport, intitulé “Gestion des programmes transnationaux d’infrastructures en Afrique – Défis et meilleures pratiques”, est un guide à l’intention des décideurs, des sponsors et managers pour aider à faciliter l’exécution des programmes transnationaux d’infrastructures en temps voulu et à un coût adéquat et avec une forte valeur ajoutée.
M. Mayaki a noté que ce rapport est une contribution importante à l’identification des meilleures pratiques qui vont finalement aider à faciliter et coordonner l’exécution des programmes régionaux prioritaires.
Selon lui, “la gestion de tout programme d’infrastructures – un système ferroviaire, par exemple, ou un réseau de production et de distribution d’électricité – est assez difficile dans un pays”.
Les défis, selon le rapport, sont “énormes avec les programmes transnationaux et plus encore en Afrique, en raison des grandes différences de langues, de cultures, de capacités financières et de maturité des institutions publiques. Les infrastructures sont essentielles pour l’intégration des régions, la réalisation des potentiels socio-économiques et l’accélération du développement en Afrique”.
Un communiqué du Secrétariat du WEFA sur le rapport a noté “qu’il y a une myriade de défis s’agissant des projets d’infrastructures en Afrique, comme les alignements financiers, techniques et réglementaires, ainsi que les problèmes de gouvernance et de relations humaines. Les difficultés peuvent également avoir une dimension historique : l’héritage d’une situation de méfiance ou de conflit peut souvent compromettre la coopération entre les nations participantes et plusieurs pays qui n’ont pas une tradition de préservation de l’environnement, n’appliquent pas les mesures de lutte contre la corruption et ne disposent pas d’une réglementation stricte des partenariats public-privé”.
Le directeur exécutif de GE Africa, Jay Ireland a noté : “La croissance de l’Afrique va s’accélérer grâce au développement du commerce intra-africain. Coordonner les actions de gouvernements multiples rend inévitablement le processus plus complexe, coûteux et bureaucratique. Mais les bénéfices de l’intégration régionale, à savoir la construction d’infrastructures plus efficaces et fiables pour l’énergie et la logistique et la circulation de la main-d’oeuvre à travers les frontières, sont importants et auront un effet multiplicateur sur la croissance, l’entrepreneuriat et l’emploi”.
Le rapport énumère les meilleures pratiques mises en oeuvre pour relever ces défis à divers stades du cycle de vie d’un programme.
Elles incluent une vision stratégique commune pour les infrastructures régionales et les plans nationaux d’infrastructures intégrés ; une analyse globale des coûts et bénéfices évaluant l’impact des projets dans tous les pays concernés ; l’octroi d’une concession transnationale unique plutôt que de plusieurs concessions intra-nationales ; une répartition précise des coûts, risques et bénéfices entre les pays participants avec un plan d’indemnisation détaillé pour les populations affectées par les infrastructures ; un processus d’attribution des marchés rigoureux et transparent ; une harmonisation des réglementations et la coordination des profils de demande et des programmes de maintenance.
Un autre facteur essentiel de succès est d’institutionnaliser la collaboration transfrontalière. Cette institutionnalisation peut être réalisée au mieux en mettant en place une cellule de gestion du programme solide, établie grâce à un traité spécial passé entre tous les pays participants. Qu’elle soit financée par des ressources publiques ou privées ou les deux, cette cellule va superviser la plupart des phases du programme et coordonner les activités de tous les acteurs concernés.