Ouagadougou, Burkina Faso (PANA) – Les parents des victimes du crash du vol AH5017 d’Air Algérie survenu jeudi dernier, dont « aucun survivant » n’a été retrouvé selon le gouvernement burkinabè, sont en colère contre la compagnie algérienne.
« On a beaucoup joué avec nos sentiments. Ils ont traîné pour nous donner les informations, alors qu’ils les avaient», a regretté le président d’honneur du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples, Halidou Ouédraogo, dont la fille a péri dans le crash.
Selon M. Ouédraogo, il y a eu «trop» de contradictions dans les informations divulguées aux parents des passagers. «L’avion a disparu, il est désintégré au Nord de Gao, il a crashé à 50 km à l’intérieur de la frontière du Mali près du Burkina… C’est assez contradictoire», a-t-il ajouté.
Le vol AH 517 d’Air Algérie reliant Ouagadougou à Alger s’est écrasé jeudi dans le Nord du Mali à 50 km au Nord de la frontière avec le Burkina Faso dans la zone malienne de Gossi, moins d’une heure après son décollage à 1H17mn, avec à son bord 110 passagers et 6 membres d’équipage de 16 nationalités.
« Je pense que c’est une région couverte de drones, de militaires, une région de haute sécurité. Ce n’est pas possible qu’on ne puisse pas repérer un avion dès le crash», s’est étonné M. Ouédraogo.
Dramane Ouédraogo, dont 7 membres de la famille sont morts dans l’accident, ne s’en remet pas. Il s’insurge contre la compagnie algérienne qu’il qualifie « d’irresponsable ».
« La douleur de la perte des membres de ma famille est là, mais ce que je dis, c’est pour attirer l’attention de notre système d’organisation en ce qui concerne ces compagnies qu’on accepte par-ci, par-là. Ce ne sont pas des compagnies sérieuses», s’est-t-il plaint.
Selon lui, depuis l’arrivée de l’avion jusqu’au départ, les passagers ont été confrontés à des incidents qui n’ont pas été « gérés » par la compagnie algérienne. « nous avons eu des problèmes au niveau de l’enregistrement. Tout ce qui ce qui relève du système de sécurité était nul. On ne doit pas admettre que de telles compagnies embarquent des vies pour les bousiller » a-t- il estimé.
Certains parents de victimes crient le « manque » d’informations sur le crash. « Mon frère est décédé dans ça. Air Algérie ne communique pas d’informations et on se sait pas ce que l’on doit faire », a dénoncé Mme Kam Hervé Magloire, en larmes, accompagnée de son petit-fils dont le père faisait partie des passagers.
Le représentant d’une ONG luxembourgeoise, Pierre Nikiéma, dont le président de retour d’une visite de travail à Ouagadougou était à bord de l’avion, affirme que la compagnie algérienne n’est pas en mesure de « bien » assurer son devoir. « Les gens m’ont dit tardivement que c’est pas une bonne compagnie, alors que notre président venait de le prendre. A mon réveil, j’apprends que l’avion a fait un crash ».
Suite à ce drame, les autorités burkinabè ont décrété un deuil national de 48 heures à compter de ce vendredi.
Dans la matinée, le premier ministre burkinabé, Luc Adolphe Tiao, informe que l’avion d’Air Algérie reliant Ouagadougou-Alger avec 118 personnes à bord «s’est écrasé et éparpillé en mille morceaux », à l’issue d’une rencontre avec les familles des victimes à l’aéroport international de Ouagadougou.
Soulignant partager la douleur des familles éplorées, M. Tiao a présenté les condoléances les plus sincères du gouvernement et du peuple burkinabé aux familles éplorées.
Une cellule de crise et de soutien aux parents des victimes a été mise en place à l’aéroport international de Ouagadougou pour donner des informations à ceux qui le désirent en cette période difficile.