Ouagadougou, Burkina Faso (PANA) – Le réseau national de lutte anti-corruption (Ren-Lac) a souhaité, en plus de la lumière sur les « crimes de sang », le gel et le recouvrement des avoirs des anciens dignitaires de l’ancien régime de Compaoré.
«Le réseau de lutte anti-corruption exige la lumière sur tous les crimes de sang commis à l’occasion de cette insurrection populaire (…) et exhorte les nouvelles autorités à faire valoir le droit à la restitution en engageant toutes les actions utiles pour le gel et le recouvrement des avoirs volés au peuple par les dignitaires du régime de la IVème République », indique un communiqué de l’association rendu public mercredi.
L’association a par ailleurs, appelé les Etats susceptibles d’abriter des avoirs de l’ex-président et ses proches, ainsi que ceux des dignitaires de son régime déchu à coopérer avec l’Etat burkinabè dans le sens du recouvrement et de la restitution au peuple burkinabé de « ce qui lui a été volé ».
Blaise Compaoré, après avoir régné durant 27 ans, a été chassé par la rue le 30 octobre, alors que l’Assemblée nationale s’affairait pour voter une loi qui lui permettrait de se représenter en 2015.
Dans ce petit pays d’Afrique de l’Ouest, où plus de 40% des 17 millions d’habitants sont jeunes, le taux de pauvreté et de corruption sont parmi les plus élevés du continent.
«Sous l’ère Compaoré, tout semblait en effet indiquer que la corruption, le pillage des ressources publiques et le bradage des ressources minières avaient été décrétés, voire institutionnalisés », ont fait remarquer les membres de l’association.
«Nous demandons avec insistance que tous les dossiers de corruption et de crimes économiques pendants devant les juridictions, ainsi que les nombreux autres cas dénoncés mais qui sont demeurés jusque-là sans suite adéquate soient élucidés», a ajouté le communiqué.
Selon le Ren-Lac, cette insurrection populaire traduit non seulement une soif de changement d’homme à la tête de l’Etat, mais un net rejet du système de gouvernance bâti sur la corruption et l’impunité longtemps dénoncées.
Pour instaurer un climat de transparence dans la gestion des affaires courantes du pays, le Ren-Lac estime qu’il s’avère nécessaire que tous les animateurs des différents organes de la transition soient soumis à l’exigence de la déclaration de patrimoine dans la transparence (rendue publique) avant et après leur entrée en fonction.