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Dakar, Sénégal – Les gouvernements du monde entier viennent de signer ce vendredi à Stockholm (Suède) le nouveau rapport du Groupe d’Experts intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC), qui indique que le changement climatique s’empire actuellement, établit que la cause est plus que jamais humaine et qu’il ne manque que l’action gouvernementale.
La première partie de ce cinquième rapport d’évaluation du GIEC, rendue publique par le Réseau Action Climat d’Afrique de l’Ouest (Climate Action Network) , un réseau mondial de plus de 850 ONG, précise les manifestations les plus significatives du changement climatique, à savoir que la planète se réchauffe, l’élévation du niveau de la mer s’est accélérée, le taux de recul de la glace dans l’Arctique a doublé, la fonte des glaciers et des calottes glaciaires est plus rapide, et les océans s’acidifient.
Le rapport dresse également un sombre tableau de la façon dont la planète continuera à changer si la pollution due au carbone continue à croître au même rythme et comment les manifestations du changement climatique va impacter les différentes régions de la planète, si les gouvernements, notamment ceux du continent africain, attendus à Varsovie (Pologne) en novembre prochain, pour les grandes négociations climatiques de l’année, ne s’inspirent pas des alertes de ce rapport pour élaborer et harmoniser leurs positions en la matière.
C’est ainsi qu’en Afrique de l’Ouest, les prévisions sont particulièrement choquantes au regard de la difficulté d’accès à l’eau potable et du coût élevé de l’eau et de la gestion des eaux usées, résultant d’un problème de fiabilité de son approvisionnement, du risque élevé d’inondation et d’une diminution des rendements agricoles due à des sécheresses prolongées et aux inondations qui menacent la sécurité alimentaire.
De plus, l’Afrique de l’Ouest connaît une élévation du niveau de la mer qui va provoquer une augmentation de la salinisation et la réduction de la disponibilité de l’eau potable le long de ses côtes, entraînant par conséquent des pertes de 5 à 10% du Produit intérieur brut (PIB) en cas de mesures d’adaptation, mais pouvant atteindront 14% du PIB, en l’absence de ces mesures.
«Le débat sur les responsabilités est fini. Tout ce qui compte maintenant, c’est ce que les gouvernements ont prévu de faire avec ce rapport qui porte leurs signatures,” , en déduit Emmanuel Seck, coordonnateur de la section ouest-africaine du Réseau Action Climat (Climate Action Network West Africa – CAN WA), basé à Enda Energie-Environnement de Développement, à Dakar (Sénégal).
Il estime qu’il est inutile de perdre le temps à attendre de nouveaux rapports, à un moment où « les impacts ne cessent de croître dans le monde réel » et que « s’accentuent, au quotidien, les menaces du changement climatique auxquelles nous sommes confrontés » .
Aussi le rapport du GIEC montre-t-il qu’en commençant « dès maintenant à réduire la pollution liée au carbone, il est possible de maintenir le réchauffement au seuil convenu au niveau international de 2°C, seuil au-delà duquel le changement climatique va devenir beaucoup plus imprévisible, ce qui signifie qu’il sera plus difficile de s’adapter à ses impacts et beaucoup plus de personnes seront touchées ».