Une recherche menée par Survival International (SI), une organisation non gouvernementale, a trouvé que les papas «pygmées» tissent des relations particulièrement étroites avec leurs enfants.
L’organisation célèbre les liens exceptionnels de parenté des tribus de la forêt tropicale d’Afrique centrale, incluant certaines tribus «Pygmées» où les pères passent plus de temps avec leurs enfants contrairement à la plupart des parents dans les sociétés industrialisées – et l’on indique même que certains d’entre eux allaitent des nourrissons.
L’étude a indiqué que les pères de la tribu “pygmée” de Bayaka dans le nord du Congo gardent leurs enfants jusqu’à 20% de la journée, et s’adonnent probablement beaucoup plus à embrasser ou caresser leurs enfants, que leurs femmes.
L’on constate également que les pères Bayaka étaient beaucoup moins susceptibles à se livrer à des “jeux de bataille” pour créer des liens avec leurs enfants, contrairement à leurs voisins agriculteurs, en préférant communiquer avec douceur.
Cet exercice est dans le but de développer une compréhension et une communication bien variées entre parent et enfant, même avec ceux âgés de moins de 18 mois.
Les Pygmées, qui sont des chasseurs-cueilleurs, ont développé des modes de vie qui sont largement autonomes et parfaitement diversifiés. Ils sont aussi célèbres pour leurs capacités à développer des liens étroits au sein des familles et des communautés et à s’accorder plus de temps libre plutôt que de s’adonner aux modes de travail d’élevage, d’agriculture ou d’industrie.
Ces types de constat signifient qu’au lieu de les considérer comme des êtres arriérés ou primitifs, l’on doit respecter les peuples indigènes en tant que sociétés contemporaines qui aiment vivre le côté naturel de la vie, surtout si leur choix de vie pour leur avenir est respecté.
Malgré cela, de nombreux peuples indigènes en Afrique centrale sont menacés. Leurs terres et leurs ressources sont pillées au nom du «progrès» et «conservation».
Les peuples indigènes peuvent prospérer si leur droit de déterminer leur propre avenir est respecté, en optant pour une vie durable et épanouissante.
Ils sont notamment dépendants de leur environnement et l’ont géré en conséquence pendant plusieurs générations. Mais les grandes organisations de conservation comme WWF sont au contraire de connivence avec les industriels et détruisent les meilleurs alliés de l’environnement au nom de la conservation.
Selon Ngoko Madeleine, un parent Baka, «Auparavant, quand une femme donnait naissance, on l’amenait ensuite dans la forêt pour l’aider à retrouver des forces et du poids, ce qu’on ne peut plus faire maintenant. Avec nos enfants, nous allions nous réfugier dans la forêt pour éviter les épidémies. Maintenant, de nouvelles maladies que nous ignorions avant nous frappent, comme le paludisme, le tétanos “.
Un autre Baka, Ango, déclare: «Nous ne comprenons pas, ils nous ont demandé de ne pas aller dans la forêt mais nous ne savons pas comment vivre autrement. Ils nous frappent et nous tuent. Ils nous obligent à fuir vers le Congo. Nous voulons que nos enfants apprennent la science des feuillages et des écorces, les rites et tout. Mais maintenant, ils ignorent tout”.
Selon le directeur de SI, Stephen Corry, cette étude dément une nouvelle fois ceux qui pensent que les peuples indigènes sont arriérés. Ce sont des sociétés bien développées et sophistiquées qui peuvent nous apprendre beaucoup de choses, pas seulement sur le monde naturel, mais aussi sur la vie humaine en société.
«Nous savons que beaucoup d’aliments de base et de médicaments que la médecine occidentale utilise proviennent des tribus, et peut-être le monde pourrait aussi s’inspirer des Baka et de l’approche parentale des Bayaka, surtout actuellement, alors que l’Occident se heurte toujours à ce problème, et que la dépression infantile et la brutalité sont en hausse.
“Plutôt que de voler leur terre ou leur imposer nos idées de “progrès” simplement parce que leurs modes de vie sont différents, nous devrions les respecter comme les sociétés contemporaines et protéger leurs droits.”
«Pygmée» est un terme générique couramment utilisé pour désigner les populations vivant de chasse et cueillette au niveau du bassin du Congo et ailleurs en Afrique centrale. Le mot est considéré comme péjoratif et évité par certaines populations tribales, mais utilisé par d’autres comme un moyen pratique et facile pour s’identifier eux-mêmes.
Fondé en 1969, Survival International est un mouvement mondial pour les droits des peuples indigènes, en les aidant à conserver leur mode de vie, protéger leurs terres et déterminer leur propre avenir.
Survival International est en collaboration avec le Département de l’
Information Publique (DIP) des Nations Unies et a un statut de consultant auprès du Conseil Economique et Social des Nations Unies (ECOSOC).
Afin d’assurer la liberté d’action, SI n’accepte aucun financement issu de gouvernement. C’est un membre fondateur et un organisme signataire de la Charte Internationale de Responsabilité des ONG internationales (INGO Accountability Charter). L’organisme SI possède des bureaux à Amsterdam, Berlin, Londres, Madrid, Milan, Paris et San Francisco.
Traduction : Oumar Diouck
Selon une étude, les papas «Pygmées» sont les meilleurs éducateurs d’enfants