Photo: rokiatraore.net
La pétition Change.org a recueilli plus de 23.000 signatures en soutien à la chanteuse et militante des droits de l’homme Rokia Traoré du Mali, suite à son arrestation à Paris pour violation de garde d’enfant.
Selon les autorités françaises, Rokia Traoré a été emprisonnée en vertu d’un mandat d’arrêt belge pour avoir omis de remettre sa fille de cinq ans à son ex-partenaire, un ressortissant belge, comme l’avait ordonné un tribunal belge.
Le mandat l’accuse d’enlèvement et de prise d’otages. En signe de protestation, elle a entamé une grève de la faim.
Selon le Collectif belge des Mères Veilleuses sur Change.org, l’arrestation de Mme Traoré « démontre les dysfonctionnements de la justice belge en ce qui concerne les mères célibataires ».
« Ces dysfonctionnements sont racialisés lorsque la mère n’est d’origine européenne », a accusé le groupe des mères. « En effet, l’histoire de Mme Traoré montre qu’un père absent, qui ne contribue pas financièrement aux besoins de l’enfant, conserve ses droits parentaux. Il peut à tout moment saisir le tribunal et faire retirer l’enfant à la personne qui a assumé toute la charge émotionnelle, éducative et financière envers l’enfant.
« En outre, c’est une aberration que Mme Traoré soit confrontée à une humiliation publique parce qu’elle a une carrière internationale d’artiste ».
Née à Kolokani, au Mali, Mme Traoré a beaucoup voyagé en tant que fille de diplomate. Elle a étudié avec le musicien malien Ali Farka Touré et a remporté le prix de la découverte africaine de Radio France Internationale. Sa musique puise dans les traditions de son pays natal ainsi que dans le rock et la pop européens et américains.
Parmi les spectacles prévus pour 2020, on peut citer « Il était une fois une rose de fer », un hommage à Miriam Makeba.
Traoré est également connue pour son travail en faveur des réfugiés et a été nommée ambassadrice des Nations-Unies pour les réfugiés en 2016.
Le gouvernement du Mali a publié une déclaration de soutien à Traoré.
Franck Berton, l’avocat du père de la fille de Traoré, a qualifié la grève de la faim de l’artiste de coup médiatique pour sortir de prison.
Traoré a répondu : « J’ai entrepris cette action pour qu’on me garantisse un procès équitable en Belgique et pour que le mandat d’arrêt européen ne soit pas appliqué injustement ».
Une audience au tribunal français est prévue ce mois-ci pour examiner la demande d’extradition vers la Belgique de Rokia Traoré.
Source: GIN