Tout d’abord, je suis heureux que la Cour Suprême (Supreme Court) ait maintenu la notion fondamentale que la diversité est une valeur importante dans notre société, et que ce pays devrait offrir une éducation de bonne qualité à tous nos jeunes, quelle que soit leur origine. Nous ne sommes pas un pays qui garantit des décisions justes, mais nous faisons tout pour donner à chacun sa chance. C’est qui a été confirmé aujourd’hui.
En second lieu, l’une des raisons qui font que l’Amérique est une nation diversifiée et intègre est que nous sommes une nation d’immigrés. Nos fondateurs voyaient ce pays comme un refuge pour le monde. Et ainsi pendant plus de deux siècles, l’accueil vague après vague d’immigrés nous a rendu jeune et dynamique avec l’esprit d’entrepreneur. Cela a façonné notre caractère, et nous a rendu plus fort.
Mais depuis plus de deux décennies, notre système d’immigration, tout le monde reconnaît, est en panne. Et l’incapacité de la Cour Suprême (Supreme Court) à trouver une solution aujourd’hui ne ramène pas seulement le système encore en arrière, il nous éloigne davantage de la nation que nous voulons incarner.
Juste pour exposer quelques faits de base qui, se perdent parfois dans ce qui peut être un débat d’émotions. Depuis mon entrée en fonction, nous avons déployé plus d’agents frontaliers et de technologie à notre frontière Sud comme jamais avant. Cela a permis de réduire les mouvements transfrontaliers illicites à leur plus bas niveau depuis les années 1970. Cela devrait ouvrir la voie à des réformes sur l’immigration plus complètes. Et, en fait, comme vous le savez, nous y étions presque. Près de 70 démocrates et les républicains du Sénat se sont réunis pour faire passer un projet de loi efficace et rationnel qui aurait doublé la patrouille frontalière, et aurait offert aux sans-papiers une chance d’accéder à la citoyenneté, s’ils s’amendent bien, payent leurs impôts, et respectent les règles.
Malheureusement, des républicains à la Chambre des représentants ont refusé le vote simple par oui ou par non sur ce projet de loi. Donc, je me suis retrouvé dans l’obligation de réagir à la mesure de mes compétences actuelles pour rendre notre système d’immigration plus intelligent, juste et équitable.
Il y a quatre ans, nous avons annoncé que ceux qui sont au plus bas de l’échelle de nos priorités pour obtenir de l’aide – les jeunes DREAMers patriotiques et engagés qui ont grandi en faisant l’allégeance à notre drapeau – devraient pouvoir travailler, étudier ici et payer leurs impôts ici. Plus de 730.000 vies ont été changées en conséquence. Ce sont des étudiants, des enseignants, des médecins, des avocats. Ils sont Américains dans tous les sens, sauf sur le papier. Et heureusement, la décision d’aujourd’hui n’affecte pas cette politique. Elle brise l’espérance des DREAMers.
Il y a deux ans, nous avons annoncé une approche similaire et élargie pour les autres qui sont aussi oubliés dans les priorités de régulation. Nous avons pensé que si vous séjournez en Amérique depuis plus de cinq ans, avec des enfants qui sont citoyens américains ou résidents légaux, alors vous aussi, vous pouvez vous manifester, être en règle avec la loi, et travailler temporairement dans ce pays, sans risquer la déportation.
Aussi bien les présidents républicains et démocrates au cours du dernier demi-siècle ont abordé dans ce sens. Aucun laissez-passer pour qui que ce soit. Ils ne faisaient que se concentrer sur le renforcement des gains – qui sont nécessairement limités – sur les plus grandes priorités: condamner les criminels, les nouveaux passeurs à la frontière et éviter les menaces à notre sécurité nationale.
Maintenant, bien que c’est décevant d’être mis au défi pour avoir entrepris le même type de politique que les administrations précédentes, le pays avait les yeux tournés vers la Cour Suprême (Supreme Court) pour arbitrage sur les questions juridiques importantes soulevées en conséquence. Aujourd’hui, la Cour Suprême (Supreme Court) n’a pas pu parvenir à une décision. C’est une des conséquences de l’échec des républicains à donner jusque-là une explication censée à M. Merrick Garland, mon représentant à la Cour Suprême (Supreme Court). Cela signifie que l’ensemble des politiques d’action – celles que j’ai annoncée il y a deux ans – resteront bloquées tant qu’il n’y aura pas de neuvième membre à la Cour pour briser l’égalité.
Je sais que beaucoup de gens seront déçus aujourd’hui, mais il est important de comprendre la situation actuelle. Les politiques du Deferred Action, en vigueur lors des quatre dernières années ne sont pas affectés par cette décision. Les acquis de mon administration ne sont pas affectés par cette décision. Cela signifie que les personnes qui auraient bénéficié des politiques d’action différés élargies – résidents à long terme qui élèvent des enfants Américains ou résidents légaux – conserveront leur statut. Tant que vous n’avez pas commis un crime, notre politique coercitive limitée d’immigration ne vous concerne pas.
Mais la décision d’aujourd’hui frustre ceux qui cherchent à faire croître notre économie et apporter une rationalité à notre système d’immigration, et pour permettre aux gens de sortir de l’ombre et de lever cette incertitude qui les menace. Je pense que c’est navrant pour les millions d’immigrés qui ont fait leur vie ici, élevé des familles ici qui espéraient pouvoir travailler, payer des impôts, servir dans notre armée, et plus ouvertement, contribuer à la prospérité de ce pays que nous aimons tant.
D’après la traduction de Oumar Diouck
Réaction d’Obama sur la décision de la Cour Suprême