Dar es-Salaam, Tanzanie (PANA) – L’agence internationale Oxfam a appelé à un « plan Marshall » post-Ebola de plusieurs millions de dollars pour aider les trois pays ouest-africains touchés par la crise à se remettre sur pieds.
Dans un communiqué publié cette semaine, l’agence a déclaré que le monde ne peut pas tergiverser sur la remise des économies des pays sur un plan de croissance inclusive comme il l’a fait sur la riposte Ebola.
La clé du succès de tout plan de relance se penchera sur trois domaines de nécessité aiguë, qu’Oxfam a répertoriés comme suit: les liquidités immédiates à des millions de familles touchées par la crise; les investissements dans les emplois; et l’appui budgétaire pour les services essentiels tels que la santé, l’éducation, l’eau et l’assainissement.
En outre, l’agence a appelé à une conférence internationale des donateurs pour convenir de plans de reprise soutenus grâce au soutien généreux des pays riches pour aider les efforts de reconstruction et remettre les économies sur le chemin de la croissance.
La directrice exécutive d’Oxfam, Winnie Byanyima, a déclaré: «Les populations ont besoin d’argent maintenant, elles ont besoin de bons emplois pour nourrir leurs familles dans un proche avenir et une santé décente, une éducation et d’autres services essentiels. Elles ont vécu l’enfer, elles ne peuvent pas être laissées à sec. »
« Le monde ne peut s’éloigner maintenant que, heureusement, les cas de cette maladie mortelle sont en baisse. Manquer d’aider ces pays après avoir survécu à Ebola va les condamner à une double catastrophe. Le monde a réagi tardivement à la crise Ebola, il ne peut y avoir d’excuse pour ne pas aider à remettre ces économies et ces vies sur le droit chemin ».
Les recherches d’Oxfam dans trois comtés libériens a révélé que 73 pour cent des familles ont vu une baisse de leurs revenus, avec une baisse de revenu moyen de 39 pour cent.
Un des effets de la perte de revenu est une incapacité à acheter de la nourriture. Oxfam a trouvé que 60 pour cent des gens ont dit qu’ils n’avaient pas eu assez de nourriture dans les sept derniers jours. Une personne sur quatre déclare que c’était en raison d’une baisse des revenus, un sur cinq a déclaré que c’est en raison des prix élevés des denrées alimentaires.
Pour faire face à la situation, les gens ont compté sur la générosité des amis et des parents, le choix d’aliments moins chers, limitant la taille des portions, réduisant le nombre de repas consommés par jour et limitant la consommation des adultes pour permettre aux enfants de manger.
Depuis l’épidémie d’Ebola, la Banque mondiale estime que près de 180 mille personnes ont perdu leur emploi en Sierra Leone et au Liberia, la moitié des chefs de ménage sont sans travail.
Au Liberia, la Banque Mondiale a constaté que les pertes d’emploi ont diminué de façon disproportionnée chez les femmes avec plus de femmes perdant leur emploi que les hommes. La perte de revenus est exacerbée par la hausse du prix des aliments. Au Liberia, le prix du riz a augmenté de 40 pour cent au-dessus de la moyenne saisonnière.
Les taux de pauvreté dans les pays touchés par Ebola étaient déjà élevés. En Sierra Leone, 56 pour cent de la population vivait sous le seuil de pauvreté, quelque 64 pour cent étaient sous le seuil de la pauvreté au Liberia et 40 pour cent en Guinée.
Avant la crise d’Ébola, le Liberia et la Sierra Leone étaient deux des économies les plus dynamiques en Afrique, avec des taux de croissance annuels de plus de cinq pour cent pour le Liberia et un taux de croissance projeté échelonnant de 11,3 pour cent pour la Sierra Leone.
Oxfam a déclaré qu’elle envisage d’augmenter son travail pour aider les communautés à se remettre de la crise, tout en maintenant son travail de prévention d’Ebola.
Elle prévoit également d’accorder des subventions de trésorerie substantielles aux familles vulnérables et de réhabiliter les installations d’eau et d’assainissement.