Nous devons répondre aux besoins des femmes de couleur

Posté dans : Diaspora Africaine

Par Melissa Mark-Viverito

L’avenir de notre ville dépend de la réussite de notre jeunesse actuelle. Mais au lieu de penser à réaliser leurs rêves, de nombreuses jeunes filles et femmes, en particulier celles de couleur, font face à des défis liés au genre, au sexe et à la discrimination raciale. Les conséquences dues à la pauvreté, à la violence sexuelle et aux problèmes de santé entravent leur chemin vers la réussite. Pire encore pour les femmes issues de familles immigrées, ces problèmes sont aggravés par leur statut d’immigrant et les barrières linguistiques. Il est grand temps que cela change.

Cela fait une année que j’ai annoncé le lancement par le Conseil municipal de New York, de la Young Women’s Initiative (Initiative des Jeunes Femmes de NY), un processus de planification qui a mis ensemble autour d’une table des avocats, des experts en stratégie et des jeunes femmes et filles
, pour formuler des recommandations sur la façon dont nous pouvons améliorer la vie des jeunes femmes et filles de New York. Le résultat tiré par YWI est un ensemble de recommandations stratégiques et budgétaires pour rendre meilleure la vie des jeunes femmes et filles de notre ville. Le Conseil municipal de New York a également alloué 10 millions de dollars sur deux ans en signe d’engagement pour YWI, un montant appuyé par des bonnes volontés. Au total, 20 millions de dollars seront investis dans l’avenir de nos filles et sœurs, toutes celles qui méritent d’aller de l’avant.

C’est une grande urgence que les statistiques démontrent. Les jeunes femmes, noires et latines, sont 25 pour cent plus exposées à la pauvreté, plus de 40 pour cent de jeunes filles noires et Latines à New York, selon une étude d’une Fondation de femmes de NY publiée en 2015 – ainsi que des pourcentages similaires qui touchent les filles issues de nouvelles communautés d’immigrées – sont sans accès à l’aide nécessaire pour boucler leurs études secondaires. En réalité, 18% de celles âgées de 16 à 24 ans ont abandonnés l’école et sont sans travail, contre seulement 12% de femmes de 12 à 24 ans, n’étant pas Noires ou Latines.

Des études montrent que les jeunes pour qui, dès le départ, l’accès aux opportunités d’emploi est fermé, auront du mal à trouver à l’avenir, un emploi stable et du coup, gagneront moins durant leur parcours professionnel. Voilà pourquoi le YWI recommande que le Summer Youth Employment Program de la Ville (SYEP)-(Programme d’été pour l’emploi des jeunes), devienne un programme annuel. YWI recommande aussi l’augmentation de la capacité des organismes de formation de la main-d’œuvre qui offrent une formation pratique, et demande plus de conseillers d’orientation pour appuyer les élèves dans leur passage à l’enseignement supérieur.

Les jeunes femmes veulent faire des choix solides et intelligents sur leur avenir. Pourtant, beaucoup n’ont pas facilement accès aux services d’information, de conseil et médicaux pour éviter la grossesse chez les adolescentes ou les infections sexuellement transmissibles.

Malgré une diminution globale des grossesses non désirées chez les jeunes à New York, les taux de grossesse chez les adolescentes noires et latines sont quatre à sept fois plus élevés que chez les adolescentes blanches, asiatiques américaines et celles des îles du Pacifique, avec le Bronx qui enregistre les pourcentages de grossesse chez les adolescentes les plus élevés. Des statistiques dévastatrices révèlent aussi que les jeunes femmes noires ont la plus forte proportion de nouveaux diagnostics de VIH parmi les femmes de notre ville.

Ces besoins médicaux urgents doivent être traités maintenant. YWI plaide pour une augmentation du nombre de centres médicaux scolaires dans les établissements intermédiaires et secondaires de la ville, et une expansion de la gamme des services offerts dans les écoles, pour y inclure des soins confidentiels de santé sexuelle et reproductive.
Les jeunes femmes ont droit aux opportunités, aux renseignements et aux services de qualité. Elles ont également le droit de vivre dans une ville qui les protège de la violence sexuelle, qui interdit toute forme de discrimination et qui s’efforce à leur éviter toute peine dans le système judiciaire pénal. Les jeunes femmes doivent savoir que la Ville travaille pour elles. Nous devrions être, et nous le deviendrons, rien de moins qu’une ville qui magnifie ses jeunes femmes.

Pour lire le rapport intégral de YWI, visitez shewillbe.nyc.

Photo credit: William Alatriste

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