By PANA
Lagos, Nigeria – Le principal parti d’opposition du Nigeria, All Progressives Congress (APC), a invité mardi le gouvernement fédéral à tenir ses engagements envers l’organisation syndicale regroupant les professeurs d’université, pour faire cesser la grève qui paralyse actuellement le secteur universitaire du pays.
Dans un communiqué transmis à la PANA à Lagos, l’APC a déclaré que le gouvernement devait immédiatement débloquer les 87 milliards de nairas que le Syndicat du personnel enseignant des universités (ASUU) réclame afin de payer les indemnités dues et de mettre fin à la grève (1 dollar américain = 155 nairas).
« Ces 87 milliards réclamés par l’ASUU représentent des indemnités dues qui ne peuvent donc pas être renégociées. Dans tous les cas, ce montant est insignifiant si on le compare aux 1.000 milliards de nairas consacrés aux législateurs fédéraux ces huit dernières années; ou pour le voyage d’un ministre du gouvernement en Chine pour négocier un prêt d’un milliard de dollars à bord d’un Jet privé. Ceci est une indication du degré d’importance que le gouvernement fédéral accorde à l’éducation alors qu’il a refusé de tenir les engagements qu’il avait pris envers l’ASUU depuis 2009 », souligne le parti dans son communiqué.
« Le gouvernement peut verser 3.000 milliards de nairas sur des subventions sur les produits pétroliers à des gros bonnets, dépenser 10 milliards de nairas par an pour l’entretien des Jets de la flotte présidentielle mais ne fait presque rien pour empêcher le détournement de 400.000 barils de pétrole brut par jour, ce qui revient à 120 millions de dollars par mois, de l’argent qui finit sûrement dans les poches de certains. Nous disons que si le gouvernement fédéral réduit ses gaspillages, il y aura assez d’argent pour payer les enseignants dans les universités publiques et pour financer les fonds de recherche et rénover les infrastructures de ces institutions. Des enseignants affamés ne peuvent pas donner de cours ou faire des recherches. Et les étudiants qui ne reçoivent pas une instruction de qualité ne peuvent pas exceller ni propulser leur nation à des sommets », selon le parti.
Les grèves incessantes des enseignants et autres personnels des institutions d’enseignement universitaire ont perturbé le calendrier universitaire et prolongé le temps d’étude des étudiants.
D’après les analystes, l’insuffisance de financement des universités publiques a obligé ceux qui en ont les moyens à envoyer leurs enfants dans des universités privées du pays ou dans des universités étrangères.
Ils soulignent le fait qu’aucune université nigériane ne figure dans le Top 100 des universités mondiales comme une indication de l’état déplorable dans lequel se trouvent les institutions publiques d’Enseignement supérieur au Nigeria.
La dernière tentative de mettre fin à la grève actuelle a échoué quand une réunion entre les représentants de l’ASUU et le gouvernement dans la capitale, Abuja, a débouché sur une impasse.