L’Ethiopie va lancer une campagne diplomatique pour son projet de barrage

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Addis-Abeba, Ethiopie (PANA) – L’Ethiopie va lancer une campagne diplomatique majeure pour obtenir un soutien international à son projet de barrage de la « Renaissance » dont la construction est en cours, malgré la forte opposition de l’Egypte.

Un panel composé de ministres, de responsables politiques, communautaires et religieux est chargé de cette mission diplomatique.

Des membres du Conseil inter-religieux éthiopien font partie de la délégation chargée de sillonner l’Afrique et le monde.

Cette délégation va expliquer la position de l’Ethiopie sur l’utilisation des ressources du Nil aux partenaires internationaux et aux citoyens ordinaires.

L’Egypte, qui soutient que la construction de ce grand barrage va la priver d’une part considérable des ressources du Nil, fait campagne contre ce projet.

Les diplomates éthiopiens reconnaissent que la campagne égyptienne a beaucoup contribué à écarter les financiers internationaux de ce projet dont le coût a été estimé à cinq milliards de dollars.

« La différence est là au plan économique. Elle est aisément visible en terme de projets de développement que nous entreprenons sans aide extérieure », a déclaré l’ex-ambassadeur d’Ethiopie en Egypte, Ibrahim Idris, au quotidien privé « The Reporter ».

L’entreprise italienne Salini a achevé les travaux de fondation du barrage qui représente presque plus d’un tiers de l’ensemble du projet.

Le premier tronçon du barrage, qui doit être livré en 2015, va générer 700 mégawatts d’électricité, alors que ce projet hydroélectrique de 6.000 MW doit être achevé en 2017.

L’ambassadeur Idris, qui est l’actuel directeur général en charge des ressources transfrontalières du ministère éthiopien de l’Intérieur, a déclaré que l’Egypte avait internationalisé le projet de barrage.

En Egypte, le ton politique monte et il est question d’une éventuelle frappe militaire égyptienne contre le barrage.

« Je pense qu’ils utilisent ce discours pour leur propre politique intérieure. C’est la raison pour laquelle ils ne cessent de passer de la négociation pacifique aux discours bellicistes », déclaré l’ambassadeur Idris au journal « The Reporter ».

Au plan local, les employés de la plupart des agences de l’Etat ont été mis à contribution sur leurs salaires mensuels pour financer la construction du barrage.

Décrit comme une source de fierté pour l’Ethiopie, le Grand barrage de la Renaissance sera un réservoir de 63 milliards de mètres cubes.

La presse locale éthiopienne rapporte que les autorités soudanaises tentent une médiation entre l’Ethiopie et l’Egypte.

Le Soudan souhaite pouvoir importer le surplus d’énergie de l’Ethiopie et espère également une diminution des inondations en aval.

En Afrique de l’Est, les autres pays traversés par le Nil se sont rangés du côté de l’Ethiopie, soulignant son droit à utiliser les eaux du Nil.

Photo: AFP

 

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