Plus de neuf sur 10 enfants réfugiés et migrants qui ont débarqué en Europe cette année via l’Italie ne sont pas accompagnés, rapporte mardi, le Fonds de l’ONU pour l’Enfance (UNICEF), qui donne l’alarme sur la hausse des cas d’abus, d’exploitation et de décès auxquels ces enfants sont confrontés.
Un rapport de l’UNICEF, intitulé: “Danger Every Step of the Way ” (un parcours parsemé de dangers), a révélé que 7,009 enfants non accompagnés ont fait la traversée de l’Afrique du Nord à l’Italie au cours des cinq premiers mois de l’année, deux fois plus que l’année dernière.
Selon la Coordonnatrice spéciale de l’UNICEF pour les réfugiés et les migrants, Mme Marie-Pierre Poirier, «C’est une situation inouïe et désespérée – qui dépasse notre perception des choses. Alors que des dizaines de milliers d’enfants font chaque jour face à un danger et des centaines de milliers d’autres sont prêts à tout risquer ».
Elle a noté que le rapport classifie les risques pris par les adolescents, dans leur fuite pour échapper aux conflits, à la précarité et la pauvreté. Les enfants non accompagnés comptent généralement sur les passeurs, souvent sous un système de «pay as you go», qui les expose à l’exploitation.
Selon le responsable de l’UNICEF, un total de 2809 décès a été enregistré dans la Méditerranée entre le 1er Janvier et le 5 Juin 2016, par rapport à 3770 durant toute l’année 2015, dont la grande majorité se trouvait dans l’axe de la Méditerranée, et il y avait beaucoup d’enfants parmi eux.
Mme Poirier a également affirmé que certains adolescents sont victimes d’abus et d’exploitation sexuelle. Les assistants sociaux italiens ont révélé à l’agence que des filles et garçons ont été victimes d’agressions sexuelles et forcés à se prostituer sur leur passage en Libye, et que certaines des filles étaient enceintes quand elles sont arrivées en Italie, après avoir été violées.
“Toutefois, en raison du caractère illicite du trafic de clandestins, il n’y a pas de chiffres fiables pour démontrer le nombre exact de réfugiés et de migrants décédés, livrés au travail forcé ou à la prostitution, ou restés en détention.
“Avec l’été qui se pointe sur la Méditerranée, les derniers chiffres des enfants sur la route de l’axe principal de la Méditerranée pourraient bien ne représenter que la partie visible de l’iceberg, sachant qu’un autre groupe de 235.000 migrants est actuellement en Libye, des dizaines de milliers d’entre eux sont des enfants non accompagnés.
«Chaque pays concerné – ceux que les enfants quittent, ceux qu’ils traversent et ceux où ils demandent l’asile – a l’obligation de mettre en place des systèmes de protection axés sur les risques auxquels les enfants non accompagnés sont confrontés», déclare-t-elle.
“Dans l’union européenne et d’autres pays de destination, les possibilités d’adopter une politique et des réformes législatives pour offrir plus de sécurité, un statut légal et régulier à ces enfants sont réelles”, ajoute-t-elle.
D’après la traduction de Oumar Diouck