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Lagos, Nigeria – Les gouvernements des principaux pays exportateurs doivent intensifier leurs efforts pour empêcher leurs entreprises multinationales de se livrer à des actes de corruption au cours de leurs opérations commerciales à l’international, indique un rapport de l’organisation Transparency International sur la mise en œuvre de la Convention de l’OCDE contre la corruption, publié lundi.
Selon le rapport, intitulé “L’exportation de la corruption – 30 des 40 pays signataires de la Convention, tous grands exportateurs, n’engagent que peu d’enquêtes et de poursuites pour des faits de corruption transnationale.
“Les 40 Etats signataires, qui représentent plus de deux tiers des exportations mondiales, pourraient réduire drastiquement la marge de manœuvre des entreprises se livrant à des actes de corruption transnationale s’ils respectaient les exigences de la Convention de l’OCDE contre la corruption”, explique la présidente de Transparency International, Huguette Labelle.
Les raisons expliquant cette mauvaise application des règles en matière de corruption transnationale sont nombreuses: coupes budgétaires dans les services de police et de justice, absence d’organismes spécifiquement chargés d’engager des poursuites pour des faits de corruption transnationale, utilisation insuffisante des moyens de dissuasion existants.
Huit pays seulement respectent à ce jour leurs obligations au regard de la Convention.
Pour Transparency International, l’insuffisance des mesures prises par les Etats pour réprimer les entreprises qui soudoient des agents publics étrangers compromet le succès de la Convention de l’OCDE contre la corruption.
Les pays qui appliquent de manière active la Convention de l’OCDE contre la corruption ne représentent que 26 pc des exportations mondiales.
Il faudrait que ce chiffre atteigne 50 pc pour pouvoir commencer à parler de succès.
Vingt pays, dont des membres du G20 – Brésil, Corée du Sud, Japon et Pays-Bas – n’ont rien fait ou presque pour demander des comptes aux entreprises et aux dirigeants d’entreprises qui versent des pots-de-vin à des fonctionnaires étrangers.
Transparency International invite par ailleurs les grands exportateurs que sont l’Arabie Saoudite, la Chine, l’Inde et l’Indonésie à ratifier la Convention de l’OCDE.
Cette Convention, qui constitue un accord entre les 40 plus grands pays exportateurs, vise à mettre un terme aux pratiques consistant à corrompre des agents publics étrangers afin, par exemple, d’obtenir des marchés ou des licences, de contourner les lois en vigueur en matière de fiscalité ou d’échapper aux réglementations locales.