Dar-es-Salam, Tanzanie (PANA) – L’ubiquité du téléphone mobile offre un outil peu onéreux pour l’éducation dans certaines des communautés les plus pauvres, indique le nouveau rapport publié, jeudi, par l’instance de régulation internationale de l’industrie des télécommunications, Pyramid Research.
Elaboré par Guardian Professional Networks, axé sur la collectivité, le rapport note que: “l’accès à une éducation de bonne qualité est encore privé à des millions de personnes à travers le monde, surtout dans les pays en développement ou la qualité de l’enseignement et les infrastructures scolaires font souvent défaut”.
Soulignant que l’ubiquité du téléphone mobile offre aux enseignants un nouvel outil peu onéreux pour l’enseignement, le rapport se penche sur quatre solutions basées sur le mobile qui offrent des résultats probants pour les élèves à faible revenus.
Sa première approche sur l’alphabétisation montre que “les enseignants professionnels ne sont pas les seuls à intervenir dans le parcours d’éducation d’un enfant, les parents peuvent également être déterminants “, surtout là où les enseignants sont souvent débordés et rendent ainsi la production des parents à la maison essentielle.
Le rapport cite MobiLiteracy Uganda, un programme-pilote ougandais qui a démarré l’année dernière grâce à un appui de l’Agence Américaine pour le Développement International (USAID) et utilise les SMS et la technologie audio pour promouvoir l’alphabétisation en dehors des classes dans ce pays de l’Afrique de l’Est.
MobiLiteracy offre quotidiennement au principal prestataire d’enseignement à la maison des leçons de lecture en langue locale via leur téléphone mobile.
“Parce que les leçons sont disponibles aussi bien sous forme SMS et audio, même les parents analphabètes sont en mesure d’y prendre part”, indique le rapport, soulignant que les schémas sont différents dans la plupart des initiatives en “m-learning” parce qu’ils ciblent les parents plutôt que les enfants.
Développé par une société de téléphonie mobile américaine, Urban Planet Mobile, il sera bientôt vulgarisé à Kampala, la capitale ougandaise.
Le service, qui est aussi disponible via email, Whatsapp, Twitter, entre autres réseaux sociaux, est en train d’être introduit cette année dans huit pays africains. La liste inclut le Rwanda francophone, où l’enseignement primaire vient juste de débuter en anglais.
Le deuxième secteur d’utilisation des outils du mobile est le soutien interactif en Math. Sur le modèle d’un centre d’appels en textes, le Dr. Math qui a été lancé en 2007, compte actuellement plus de 25.000 utilisateurs inscrits, indique le rapport.
“S’asseoir pour faire un devoir de Maths à la maison est un défi colossal, surtout lorsque les questions sont démontées”, indique-t-il.
“Utiliser MXit, une plate-forme très populaire de réseaux sociaux en Afrique du Sud, Dr. Math permet aux élèves du primaire et du secondaire de solliciter un soutien en temps réel de tuteurs volontaires – dont un grand nombre sont des étudiants inscrits à l’Université de Pretoria.
“Le Conseil pour la recherche scientifique et industrielle en Afrique du Sud (South Africa Council for Scientific and Industrial Research), qui gère le projet, a récemment publié un éventail d’outils ‘’sur comment ‘’ pour permettre aux prestataires en éducation de copier le service”. Le rapport indique: “A bord d’un bus ou assis devant leurs bureaux, à la maison, les élèves peuvent envoyer leurs devoirs et les répétiteurs pourront les guider en ligne (la règle les empêchent de donner les résultats finaux)”.
Le troisième service basé sur le mobile est Worldreader qui est disponible dans les pays en développement à travers le monde, avec une utilisation plus forte en Afrique au sud du Sahara et en Inde.
“Pour la plupart des jeunes des pays en développement, la ressemblance est que le portable dans leur poche (si jamais ils en disposent) est une caractéristique, un élément classique ou un type de marché de masse – pas un smartphone”, indique le rapport, soulignant que la capacité limitée de traitement des portables première génération réduit encore la portée des applications du e-learning.
“Worldreader, une organisation éducative non-lucrative a réussi à contourner le problème en s’associant avec biNu, un développeur d’applications basé à Sydney qui possède une technologie qui comprime les données mobiles, pour offrir une vitesse similaire aux smartphones pour les téléphones mobiles rudimentaires comptant sur la bande à faible débit des réseaux 2G.
“Le partenariat a engendré un service qui attire plus de 335.000 lecteurs actifs par mois”, indique le rapport.
Worldreader Mobile, qui travaille pour les e-lecteurs aussi bien que pour les mobiles traditionnels, près de 4.000 titres dont l’accès est gratuit. Son coût, qui avoisine 0,50 dollar par livraison d’un e-livre, est maintenu faible grâce aux accords préférentiels avec des centaines d’éditeurs à travers le monde.
La plupart des livres disponibles, allant des manuels scolaires et nouvelles aux classiques internationaux, sont en anglais, mais Worldreader dispose, également, de livres numériques dans un certain nombre de langues locales dont le Kiswahili, le Twi et le Yoruba.
Enfin, le rapport mentionne MoMaths – une des cultures de solutions de m-learning qui exploite cette tendance pour appuyer l’enseignement dispensé dans les classes.
L’initiative sud-africaine, qui est dirigée par le fabriquant finlandais en téléphonie mobile Nokia, offre des problèmes inventifs en Maths que les élèves peuvent obtenir via tout type de téléphone mobile.
Après cinq années de gestion de ce service à travers le pays, Nokia a lancé l’année dernière MoMaths au niveau national en collaboration avec le département des Sciences et de la Technologie d’Afrique du Sud.
Grâce à un partenariat avec les opérateurs de mobile sud africains, Cell C et MTN, les étudiants peuvent avoir accès gratuitement aux matériels didactiques sur ces réseaux, indique le rapport, ajoutant que la recherche a montré que “les aptitudes en Maths des “MoMathematicians” s’améliore 14% plus rapide que pour les élèves n’utilisant pas le service”.
“Ce qui fait la particularité avec MoMaths est la capacité des utilisateurs de téléphones basés sur le réseau à comparer leurs résultats et leur temps de connexion avec leurs pairs, et à intégrer un élément de compétition dans leur enseignement”, indique le rapport.
Photo: Urban Planet Mobile