En visite au Soudan du Sud, l’envoyé de l’ONU sur la prévention du génocide a prévenu Vendredi que le pays Africain était à un risque de plonger dans une “guerre ethnique” et qu’un génocide était en train d’être commis.
“Je suis consterné de constater que ce que j’ai vu et entendu ici a confirmé mes craintes qu’il y a un fort risque d’escalade de la violence le long des lignes ethniques, avec la possibilité d’actes de génocide”, a déclaré Adama Dieng, Conseiller Spécial des Nations Unies sur la Prévention du Génocide, aux journalistes à Juba, la capitale du pays.
“Tout au long de la semaine, des conversations avec tous les acteurs ont confirmé que ce qui a commencé comme un conflit politique s’est transformé en ce qui pourrait devenir une guerre ethnique”, a-t-il ajouté, selon une déclaration de l’ONU.
Il a déclaré qu’au cours de cette semaine, il a vu qu’il y a une polarisation extrême entre certains groupes tribaux, qui a augmenté dans certains endroits depuis le début des violences en Juillet.
Des discours incendiaires, stéréotypés et des injures ont été accompagnés d’assassinats ciblés et de viol de membres de certains groupes ethniques, et de violentes attaques contre des individus ou des communautés sur la base de leur appartenance politique, et les médias, y compris les réseaux sociaux, sont utilisés pour propager la haine et encourager la polarisation ethnique, et des lettres menaçant certains groupes ont fait surface le mois dernier, a t-il déclaré.
Le Soudan du Sud a obtenu son indépendance du Soudan en 2011. Mais la guerre a éclaté en 2013 entre les forces loyales du Président Salva Kiir et celles de l’ancien Vice-Président Riek Machar. Les rivaux politiques ont signé un accord de paix en Août 2015 pour officiellement mettre fin à leurs différences. Mais au début Juillet de cette année, à proximité du cinquième anniversaire de l’indépendance du pays, la plus jeune nation a plongé dans de nouvelles violences en raison d’affrontements entre les deux forces rivales.