Le président guinéen Alpha Condé élu à la tête de l’Union africaine

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Le président guinéen Alpha Condé a pris la présidence tournante de l’Union Africaine (UA) lors d’un sommet consacré à l’élection d’un nouveau bureau de l’Union et du dirigeant de sa commission basée à Addis-Abeba.

Le président guinéen, qui a joué un rôle décisif dans la gestion de la récente transition politique en Gambie, a pris la présidence du 28ème sommet de l’UA dans la capitale éthiopienne, consacré à des discussions sur la jeunesse et aux mesures nécessaires pour promouvoir l’investissement dans cette jeunesse.

Le sommet de l’UA s’est tenu en présence du nouvellement nommé Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, qui s’est consacré, depuis son arrivée, au conflit et à la situation humanitaire au Soudan du Sud.

Le président Condé s’est vu remettre le drapeau de l’UA par le président sortant, Idriss Deby Itno du Tchad, qui a présidé le sommet durant une période de progrès relatifs de la démocratie et de changement de pouvoir politique, au Ghana, en Gambie, au Bénin, à Sao Tome et Principe, au Ghana et en Ouganda.

Cependant, ces progrès démocratiques ont aussi été marqués par des revers, comme la coupure de l’internet dans certains pays, dont le pays organisateur l’Ethiopie, où un état d’urgence reste en vigueur.

Le sommet de l’UA a lancé le thème de cette année, “Exploiter le dividende démocratique par des investissements dans la jeunesse”, qui devrait dominer les discussions tout au long de l’année.

Avant d’arriver dans la salle du sommet, la salle de conférence Nelson Mandela, les dirigeants se sont rencontrés à huis-clos pour discuter de la formation d’un nouveau bureau de gestion, qui décide du programme de travail du sommet et pour prendre une décision sur les moyens de financer l’organisation.

Auparavant, les dirigeants ont eu une autre réunion à huis-clos pour discuter des propositions sur la gestion des affaires de l’organisation et des réformes internes nécessaires.

Les dirigeants ont reçu un rapport du président rwandais, Paul Kagame, sur ce qui devrait être reformé.

Des sources ont déclaré que le président rwandais a proposé une série de mesures, dont la réduction du nombre de commissaires de l’UA à seulement trois, qui seraient désignés par un puissant président de la Commission de l’UA, qui doit être élu lors d’une session à huis-clos.

Il est craint que l’adoption de la proposition de M. Kagame entraîne le report de l’élection du nouveau président de la Commission de l’UA et des commissaires.

La proposition de reporter l’élection des responsables de la commission en attendant une réforme de l’organisation n’a cependant pas été acceptée, selon une source.

Les propositions du président Kagame comprennent la réforme du Comité des représentants permanents (Crp), composé des ambassadeurs accrédités auprès de l’UA, dont on estime qu’ils dominent le secrétariat dans le cadre des processus de prise de décision, ce qui mène parfois à une forme de paralysie de la Commission.

Le président rwandais soutient que le Crp a pris beaucoup plus de pouvoir qu’il lui en a été initialement accordé.

L’autre sujet au menu du sommet est l’admission du Maroc au sein de l’UA comme 55ème membre.

Cette proposition rencontre l’opposition de la République arabe Sahraouie, dont le ministre des Affaires étrangères, Salem Salek, soutient qu’une telle mesure irait à l’encontre de l’acte constitutif de l’UA, car faisant du Maroc le dernier colonisateur officiel sur le continent.

“Il y a eu une proposition de nommer un panel présidentiel pour examiner la requête d’admission du Maroc. Si elle est acceptée, le processus prendra un certain temps, mais nul n’ignore que cette requête est contre l’acte constitutif. Le Maroc doit renoncer à son occupation du Sahara Occidental”, a déclaré un diplomate.

Au moins 50 candidats se sont présentés à l’élection aux postes de commissaires.

Les mesures de réforme proposées par le président Kagame suggèrent que l’UA ne conserve que quelques domaines d’expertise et de compétences sur la paix et la sécurité, l’intégration régionale et les échanges et délèguent tous les autres domaines aux blocs économiques régionaux, qui leur accorderont plus d’attention.

 

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