Genève, Suisse (PANA) – L’Organisation mondiale de la santé vient de déclarer le Liberia, zone exempte du virus Ebola.
Selon un communiqué de l’OMS parvenu à l’agence PANA ce samedi, 42 jours se sont écoulés depuis l’enterrement, le 28 mars 2015, de la dernière personne testée positive du virus Ebola au laboratoire dans le pays, avant d’ajouter « Le virus Ebola n’existe plus au Liberia ».
L’OMS a déclaré que l’interruption de la transmission a été « un succès monumental pour ce pays de l’Afrique de l’Ouest qui avait enregistré le plus grand nombre de morts dans cette plus longue et plus complexe épidémie d’Ebola dans l’histoire depuis 1976, date de sa première apparition ».
Le dernier patient souffrant du virus Ebola dans le pays était une femme qui vivait dans la capitale Monrovia et qui avait développé des symptômes le 20 mars, avant de rendre l’âme le 27 mars dernier.
La source de son infection fait présentement objet d’investigation alors que les 322 personnes exposées à la patiente, avaient été identifiées et mises sous surveillance stricte. Aucune d’entre elles, heureusement, n’a développé de symptômes et toutes ont été finalement libérées.
Les autorités sanitaires libériennes, signale-t-on, ont maintenu un niveau d’alerte et de vigilance maximum pour éviter de nouveaux cas. Durant le mois d’avril, les 5 laboratoires du pays dédiés au virus Ebola ont pu effectuer des tests sur environ 300 échantillons pendant chaque semaine et tous les résultats des tests se sont révélés négatifs.
Durant les périodes du mois d’août et du mois de septembre 2014 où l’épidémie faisait beaucoup plus de ravages, le Liberia enregistrait 300 à 400 cas du virus Ebola, chaque semaine.
« Durant ces deux mois, la capitale, Monrovia était le théâtre de scènes les plus tristes liées au virus Ebola en Afrique de l’Ouest : les portes des centres de traitement fermées en raison de débordement de patients, des patients qui mourraient par terre dans les hôpitaux faute de place et des cadavres qui gisaient par terre pendant des jours avant d’être ramassés ».
Le communiqué souligne également durant cette période sombre de l’épidémie, l’annulation des vols, la pénurie de nourriture et de carburants dans le pays; la fermeture d’écoles, l’arrêt des activités économiques, la fermeture des frontières, des marchés et de la plupart des infrastructures sanitaires; la psychose et les inquiétudes chez les populations par rapport à leur destin et à leur lendemain étaient les sentiments qui dominaient le plus dans le pays.
La déclaration de l’OMS renseigne en outre que même si la capitale,Monrovia, a été le plus touchée par l’épidémie, les autres 15 comtés du pays ont également à leur tour enregistré des cas liés à la fièvre hémorragique du virus Ebola.
« A un certain niveau, pratiquement, aucun lit de traitement n’était disponible nulle part dans le pays. Avec des cas de contamination et des cadavres qui demeuraient dans les maisons et dans les communautés, favorisant presque la propagation d’autres cas, certaines personnes exprimaient des inquiétudes par rapport à un probable sort endémique de la maladie au Liberia, qui pourrait ainsi occasionner une autre menace permanente et sévère à la santé. C’est ainsi qu’il faut rendre un hommage mérité au gouvernement et au peuple du Liberia pour leur engagement et leur détermination sans faille dans la lutte contre l’épidémie. Les médecins et les infirmiers continuaient à traiter les patients, même si l’approvisionnement pour les équipements de protection personnelle et la formation requise pour leurs utilisation prudente étaient inadéquats. Au total, 375 travailleurs de santé ont été contaminés dont 189 ont perdu la vie », lit-on dans le communiqué de l’Organisation mondiale de la santé.
Le communiqué salue également le courage, le sens de responsabilité communautaire et le patriotisme qui animaient les volontaires libériens qui travaillaient dans la crise en tant que conducteurs d’ambulances ou dans les cortèges funèbres, pour vaincre l’épidémie d’Ebola et susciter de nouveau l’espoir chez les populations désespérées dans le pays. Au fur et à mesure que le nombre de cas croissait de manière exponentielle, l’aide internationale arrivait dans le pays.Tous ces efforts contribuaient à réduire à 0, le nombre de cas du virus Ebola au Liberia.
« Alors que l’OMS se dit confiante par rapport à l’arrêt de la transmission du virus Ebola au Liberia, l’épidémie persiste en Sierra Leone et en Guinée voisines, créant ainsi un fort risque de traversée des frontières libériennes poreuses par les personnes contaminées dans ces pays affectés », indique l’OMS à travers le communiqué.
« Le gouvernement est pleinement conscient de la nécessité de rester en alerte maximum et possède l’expérience, la capacité et le soutien de partenaires internationaux dans cet objectif. L’OMS maintiendra un personnel renforcé au Liberia jusqu’à la fin de l’année pour soutenir les réponses dans la période de transition, soutenir la vigilance dans la lutte contre de probables cas importés, de même que le rétablissement des services sanitaires essentiels », note le communiqué.
Le début de l’apparition de la maladie était relativement lent. Les autorités sanitaires avaient été en alerte maximum à la suite de la confirmation par l’OMS du premier cas d’Ebola en Guinée, le 23 mars 2014. Les 2 premiers cas de la fièvre hémorragique à virus Ebola au Liberia avaient été confirmés, pour rappel, dans le comté de Lofa situé dans le Nord du pays, près de la frontière avec la Guinée.