Le Cap, Afrique du Sud (PANA) – Le “cancer insidieux de la corruption” est la plus grande menace pour la démocratie sud-africaine, a dénoncé l’archevêque anglican du Cap, Thabo Makgoba, dans un discours à la mémoire de Beyers Naude à la Nelson Mandela Metropolitan University, lundi soir.
L’archevêque Makgoba a également critiqué l’opinion qui veut que dénoncer la corruption soit un “paradigme occidental”.
“En fait, je pense que c’est le contraire”, a-t-il estimé, soulignant que “la corruption est une voie à double sens, une transaction à deux niveaux car pour qu’il y ait corruption, il faut un corrupteur, quelqu’un qui souhaite donner un pot-de-vin et une autre personne souhaitant le recevoir”.
“Pour les Africains, plus de 50 ou 60 ans après la libération, le modèle occidental (…) est celui dans lequel, les Occidentaux sont les corrupteurs et les élites africaines les corrompus”, a-t-il ajouté.
L’archevêque a également cité la “Convention de 2003 de l’Union Africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption” qui stipule que la corruption et l’impunité ont “des effets dévastateurs sur le développement économique et social des populations africaines”.
Il a estimé que la corruption paralysait le progrès à travers l’Afrique du Sud.
“Nous connaissons tous les cas les plus flagrants qui ont fait la une de la presse, qu’il s’agisse de Nkandla (le scandale de la résidence du président Jacob Zuma) ou des départements provinciaux ici au Cap Oriental.
“Mais pour chacun de ces cas, il y en a beaucoup plus – je suis sûr qu’il y en a des milliers dans tout le pays – que l’on ne connaît pas. Les principes moraux de nos dirigeants et fonctionnaires font défaut”, a estimé l’ecclésiastique.