Addis-Abeba, Ethiopie (PANA) – Les pays africains financent désormais la plupart de leurs projets de développement des infrastructures avec leurs propres ressources, a révélé M. Carlos Lopes, le secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) après qu’il a été établi que ces ressources représentaient 47 pour cent du total des sommes investies dans ces projets.
« Contrairement à ce que l’on pense souvent, nos pays utilisent de plus en plus leurs propres ressources pour financer les projets de développement de leurs infrastructures », a déclaré M. Lopes à la 30ème session du Comité d’orientation des chefs d’Etat et de gouvernement du NEPAD.
Il a déclaré au Comité que le développement des infrastructures pourrait renforcer les capacités des pays africains à mettre en place des secteurs industriels compétitifs et à promouvoir des liens industriels renforcés.
« Combler notre déficit infrastructurel pourrait nous aider à accroître le taux de croissance par habitant de deux pour cent par an et à renforcer la productivité des entreprises d’au moins 40 pour cent », a déclaré M. Lopes.
Il a affirmé que l’aménagement du réseau routier en zone rurale a eu énormément d’impact sur le doublement de la production agricole.
M. Lopes a informé le Comité qu’il avait confié à la CEA et à l’Agence du NEPAD la mission de collaborer avec d’autres partenaires à une étude sur la mobilisation des ressources locales en Afrique en se penchant particulièrement sur le financement des projets régionaux.
Dans leur rapport, la CEA et le NEPAD ont identifié « l’énorme potentiel de la mobilisation des ressources locales » et ont fait des recommandations pour une meilleure collecte des impôts, la sécurisation des transferts de fonds, la mise en place de dispositifs de garantie du crédit et la création d’un fonds de développement des infrastructures en Afrique.
M. Lopes a demandé aux dirigeants africains de ne pas perdre de vue les facteurs réduisant le caractère attrayant des projets d’infrastructures régionaux pour les investisseurs, qui sont principalement les risques et la complexité.
En évoquant ces risques, le patron de la CEA a cité en exemple le réseau des autoroutes transafricaines conçu au début des années 1970 et qu’au bout de 40 ans, les tronçons manquants ou ne répondant pas aux normes constituent encore 20 pour cent de ce réseau.
Comme autre exemple, il a cité le taux d’achèvement des projets dans le cadre du plan d’action à court terme pour les infrastructures du NEPAD (STAP) qui est également insuffisant dans tous les sous-secteurs: environ 15 pour cent pour l’énergie, 17 pour cent pour le transport, 11 pour cent pour les TIC et 09 pour cent pour l’eau et l’assainissement.
« Il est évident que la partie la plus difficile de la préparation des projets est la création d’un environnement favorable. Il faut donc identifier les obstacles juridiques, réglementaires et institutionnels et les surmonter », a dit M. Lopes.
Il a également noté que les formalités administratives et la bureaucratie étaient des obstacles à la mise en oeuvre des projets tout comme l’insuffisance des moyens financiers.
La réunion du Comité s’est tenue sur le thème: « Lever les obstacles politiques, légaux et réglementaires pour stimuler l’investissement et renforcer la bancabilité des projets d’infrastructures ».
Photo: UN