Photo: Green et vert
PANA
Addis-Abeba, Ethiopie – Bien qu’étant le continent le moins urbanisé, l’Afrique présente le taux d’urbanisation le plus élevé du monde, avec une population urbaine qui est passée de 33 millions de personnes en 1950 à 414 millions en 2011, selon le rapport régional de l’Afrique qu’examinent les experts à la conférence africaine sur la population et le développement démarrée lundi à Addis-Abeba.
Selon les statistiques contenues dans ce rapport, la population africaine atteindra 471 millions en 2015 et 744 millions en 2030 et la part de la population urbaine dans la population totale est passée de 14,4 pc en 1950 à 39,6 pc en 2011 et devrait atteindre 47,7 pc en 2030.
Ces nombres en augmentation expriment des taux de croissance supérieurs à 3 pc par an, ce qui devrait conduire à un doublement de la population urbaine en 24 ans seulement, c’est-à-dire en 2025.
Selon le rapport, les zones urbaines de l’Afrique absorberont progressivement l’essentiel de la croissance démographique, notamment par l’exode rural et la transformation de certaines zones rurales en établissements urbains.
Par conséquent, l’Afrique connaîtra une concentration de plus en plus forte de la population dans les zones urbaines, par opposition à la large dispersion qui prévalait dans le passé.
Cette métamorphose s’accompagnera de toute une série de conséquences sur la transformation en matière de développement à travers le continent, en particulier sur le changement des modes de vie, les relations entre générations et l’accès à des services tels que la santé et l’éducation.
Quant aux migrations internationales, elles ont pris de l’ampleur et sont devenues plus complexes depuis 1994, constituant ainsi un domaine important des relations internationales et de la coopération bilatérale et multilatérale, ainsi qu’une source importante de financement du développement, grâce aux transferts de fonds des systèmes officiel et parallèle.
Selon les rédacteurs du rapport, qui recommandent d’aborder le problème dans son ensemble et d’en tenir compte dans les plans et stratégie de développement, « ces migrations sont à même d’apporter une contribution appréciable à la croissance économique et au développement social et humain en Afrique ».
Démarrée lundi par la réunion des experts, la conférence régionale sur la population et le développent offre l’opportunité de faire le bilan des dix-neuf dernières années de mise en oeuvre du Programme d’action élaboré en septembre 1994 au Caire, en Egypte, par la Conférence internationale sur la population et de développement (CIPD) et de jeter les perspectives au plan régional.
On rappelle que le Programme d’action du Caire, prévu pour être réalisé sur 20 ans, recommande, entre autres, de rendre la Planification familiale accessible partout dans le monde d’ici à 2015 ou plus tôt dans le cadre d’une conception élargie de la santé génésique et des droits en matière de procréation et fournit une estimation du niveau des ressources nationales et de l’assistance internationale requises à mettre à disposition par les gouvernements.