Le Haut Fonctionnaire des Nations Unies en RD Congo a mis en garde contre “une situation politique extrêmement fragile” dans le pays, où “les acteurs de tous les côtés paraissent de plus en plus disposés à recourir à la violence pour parvenir à leurs fins”.
Il a donc appelé le Conseil de Sécurité, Mardi, pour exhorter les parties à revenir au dialogue, garantir le droit à l’opposition pacifique et mettre fin à l’impunité de la violence.
“Le point de bascule vers la violence grave pourrait arriver très rapidement,” a déclaré Maman Sidikou, Représentant Spécial du Secrétaire Général et Chef de la Mission de l’Organisation de l’ONU pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO). “Je crois que le Conseil doit rester activement saisi de la situation”, en encourageant les organisations régionales à s’engager plus étroitement avec la situation, selon une déclaration de l’ONU.
Informant le Conseil sur le dernier rapport du Secrétaire Général sur la situation, M. Sidikou a exprimé ses vives préoccupations au sujet de l’impasse dans le processus électoral, l’augmentation des tensions politiques et la violence dans le pays, et a souligné la responsabilité première du gouvernement et toutes les parties prenantes à “préserver l’endurance acquis au cours des dernières années”.
Rappelant qu’en Septembre, après qu’un groupe d’opposition ait appelé le Rassemblement à boycotter le dialogue national malgré les efforts d’un facilitateur nommé par l’Union Africaine, il a déclaré que la Commission Electorale Nationale Indépendante a annoncé que des élections présidentielles ne seront possibles que le 18 Novembre 2018, avec l’achèvement de la campagne d’inscription des électeurs au plus tard le 31 Juillet 2017.
Cette annonce, dit-il, a déclenché une large condamnation par l’opposition, qui a affirmé que la Commission Electorale a été utilisée pour étendre la titularisation du Président Joseph Kabila au-delà des limites constitutionnelles. Le Rassemblement a par la suite demandé au Président de démissionner d’ici le 19 Décembre 2016.
“Dans ce contexte de polarisation”, M. Sidikou a dit que les 19 et 20 Septembre, de graves violences ont éclaté à la suite de grandes manifestations dans la capitale congolaise, Kinshasa, et d’ailleurs, au cours de laquelle, l’ONU a confirmé, qu’il y avait au moins 49 civils tués, 38 par balle, d’autres brûlés vivants ou tués à la machette. Plus de 140 ont été blessés, avec quatre officiers qui auraient été tués par des manifestants. Les enquêtes de la MONUSCO, dit-il, avait fait état de la participation des acteurs étatiques.
La déclaration dit dans tout cela, que la Mission a poursuivi son appel à la retenue par tous les acteurs. M. Sidikou a déclaré qu’il avait personnellement soulevé des préoccupations au sujet du rôle de la violence de l’État avec ses interlocuteurs gouvernementaux et a travaillé avec la communauté diplomatique et la société civile pour établir des ponts entre les parties.
Il collabore également étroitement avec le Gouvernement sur les mesures de confiance pour favoriser le dialogue, notamment par la libération de prisonniers politiques et médias permettant de fonctionner sans contraintes.
La Mission a renforcé sa présence à Kinshasa pour renforcer la surveillance de la situation politique, et de la sécurité des droits humains, a-t-il ajouté.
“Alors que l’attention se concentre actuellement sur la situation politique, je voudrais souligner que la situation sécuritaire dans l’est de la RDC demeure très préoccupante, caractérisée par de graves risques pour la protection des civils de nombreuses communautés”, a-t-il signalé.
Il a ajouté que ces tensions ne font qu’augmenter à cause de la période électorale. Il a aussi décrit les activités de protection civile de la MONUSCO, y compris les opérations militaires contre les groupes armés, en fonction de ce qu’il appelle une solide coopération avec les Forces Armées Congolaises, connues sous l’acronyme français des FARDC.
De plus, en ce qui concerne la situation dans l’Est, il a indiqué qu’une situation précaire a été créée lorsque plus de 1.000 ex-combattants ont été retournés aux communautés de la région dans le cadre de la démobilisation et la réinsertion, mais avant que le Gouvernement et les partenaires de la Banque Mondiale aient bien préparé les communautés pour leur retour, augmentant les possibilités de tensions et de leur retour dans les groupes armés.
Notant les programmes communautaires de réduction de la violence de la MONUSCO, M. Sidikou a appelé tous les partenaires à rapidement mettre en place les mesures de réinsertion communautaire afin de permettre la tenue d’autres retours se produisent d’une manière constructive.
Il a également lancé un appel à un plus grand soutien pour des besoins humanitaires dans l’Est du pays, notant que les mouvements de population se poursuivent, les réfugiés arrivent du Soudan du Sud, les épidémies et l’Appel de 2016 n’est financé qu’à moitié.
En ce qui concerne la situation générale du pays, il a averti que, tandis que la MONUSCO continuera de faire tout ce qui est en son pouvoir pour protéger les civils, la violence à grande échelle en raison de la polarisation politique pourrait être écrasante. “La portée des menaces dépasse de façon spectaculaire les capacités de la mission,” déclare-t-il.
Source PANA