New York, Etats-Unis (PANA) – La Mission des Nations unies au Soudan du Sud (UNMISS) a exprimé de profondes inquiétudes face à l’accumulation des preuves de violations des droits humains dans ce pays déchiré par un conflit, notamment l’exécution sommaire de civils et soldats, le déplacement massif de personnes et des détentions arbitraires, souvent sur des bases ethniques.
« Je condamne avec la plus grande fermeté les atrocités commises par chacun des deux camps sur des civils innocents issus de la communauté adverse », a déclaré Mme Hilde Johnson, représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU, par ailleurs chef de l’UNMISS.
« Il n’y aucune excuse pour justifier ces terribles actes de violence. Les auteurs doivent rendre des comptes », a ajouté Mme Johnson.
Dans un communiqué, l’UNMISS évoque la découverte d’un grand nombre de corps sans vie à Juba, la capitale du pays et à Malakal et Bor, capitales respectives des Etats du Nil supérieur et de Jonglei.
La Mission constate également que des Sud-soudanais sont manifestement pris pour cibles sur la base de leur appartenance ethnique et avertit que cela peut mener à un long cycle de violence qui peut détruire le tissu social de la jeune nation.
L’UNMISS rappelle en outre ses appels répétés à mettre fin aux graves violations des droits humains.
« Des preuves en notre possession indiquent que des atrocités continuent à être commises dans différents endroits au Soudan du Sud. Beaucoup de ces violations laissent supposer un ciblage ethnique et la plupart des atrocités auraient été perpétrées par des personnes en uniforme », note la Mission.
Elle annonce l’ouverture d’une enquête sur les graves violations des droits humains.
Elle rappelle à tous les acteurs leur obligation de protéger les civils et d’agir en conformité avec les droits humain et humanitaire et exhorte les principaux responsables à envoyer des messages forts à leurs bases respectives en insistant sur la nécessité d’arrêter la violence et que toute personne qui désobéirait à ces ordres serait sévèrement sanctionnée.
L’émissaire de l’ONU au Soudan du Sud a salué la décision du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine d’installer une commission d’enquête sur les violations des droits humains, entre autres crimes, qui formulera des recommandations sur les moyens d’assurer la reddition des comptes, la réconciliation et la cicatrisation des souffrances au sein des communautés du Soudan du Sud.
« Les Nations unies sont aux côtés du peuple du Soudan du Sud et demandent à tous les acteurs d’arrêter la violence avec effet immédiat », a dit Mme Johnson, qui a en outre appelé les parties en conflit à engager le dialogue pour une solution pacifique de leurs différends, car « les personnes en tête des deux parties ont une responsabilité historique envers ce jeune pays face à son avenir ».
Photo: Wired
