La guerre en Syrie reste en 2015 comme la principale cause d’exile et de souffrances dans le monde, rapporte lundi, l’Agence des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR).
Ce constat découle du rapport du HCR sur les tendances annuelles mondiales, qui suit les mouvements de déplacement forcés dans le monde entier, sur la base de données des gouvernements, de partenaires incluant l’Internal Displacement Monitoring Centre, et le Rapport de l’organisation même, publié lundi.
Ainsi, la guerre en Syrie avait conduit au moins 4,9 millions de personnes à l’exil en tant que réfugiés en fin 2015 et 6,6 millions de déplacés à l’intérieur du pays – correspondant environ à la moitié de la population syrienne d’avant-guerre.
Le conflit en Irak avait en parallèle fait 4,4 millions de personnes déplacées en interne et a causé plus d’un quart de million de réfugiés.
La guerre civile au Yémen qui a débuté en 2015, a déplacé 2,5 millions de personnes vers la fin du mois de décembre – soit plus de nouveaux déplacements que tout autre conflit mondial aura causé.
“Sans oublier les 5,2 millions de réfugiés palestiniens relevant du mandat de l’UNRWA, les près d’un demi-million de Libyens contraints de fuir leurs maisons et bloqués dans le pays, en plus de cas similaires dans une moindre mesure, les régions du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord qui comptent le plus de déplacement que n’importe où.”
L’Afrique subsaharienne enregistrait le plus grand total de déplacement en 2015 après le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, souligne le rapport.
Encore, les combats féroces et continus au Sud-Soudan en 2015, ainsi qu’en République centrafricaine et en Somalie, plus les déplacements massifs nouveaux ou déjà existants dans, ou issus de pays dont le Nigeria, le Burundi, le Soudan, la République Démocratique du Congo, au Mozambique et ailleurs ont produit en tout 18,4 millions de réfugiés et de déplacés en interne, à l’approche de la fin de l’année.
L’Afrique sub-saharienne a accueilli entretemps quelque 4,4 millions de réfugiés au total – plus que dans toute autre région. Cinq des 10 terres d’exil du monde étaient des pays africains, l’Ethiopie en tête, suivie par le Kenya, l’Ouganda, la République Démocratique du Congo et le Tchad.
Le rapport indique que la région Asie et Pacifique a concentré près d’un sixième des réfugiés et de déplacés internes au monde en 2015, l’équivalent de la troisième plus grande zone de déplacement en moyenne tandis que le nombre croissant de personnes fuyant le banditisme et autres types de violence en Amérique centrale a contribué à la hausse des déplacements de 17 pour cent, dans la totalité de la région.
Concernant l’Europe, le rapport révèle que la situation en Ukraine, la proximité de l’Europe avec la Syrie et l’Irak, plus l’arrivée de plus d’un million de réfugiés et de migrants via la Méditerranée et issus principalement des dix premiers pays du monde à l’origine du phénomène, dominent ainsi la carte des populations de déplacés en 2015 dans le continent.
Les pays européens ont totalisé quelque 593.000 réfugiés – la plupart originaires d’Ukraine; et en ont accueilli 4,4 millions, dont 2,5 millions hébergés par la Turquie.
Le rapport indique que les chiffres fournis par le gouvernement Ukrainien font état d’1,6 million d’Ukrainiens déplacés dans le pays. Le rapport sur les tendances mondiales répertorie 441,900 demandes d’asile en Allemagne, où la population de réfugiés a augmenté de 46 pour cent, contre le nombre de 316.000 en 2014.
Le rapport précise que les conflits et la persécution ont provoqué une nette accélération des déplacements forcés à l’échelle mondiale en 2015, un record jamais enregistré qui entraine d’immenses souffrances humaines.
Le rapport annuel du HCR sur les tendances mondiales indique que 65,3 millions de personnes ont été déplacées vers fin 2015, contre 59,5 millions seulement 12 mois plus tôt. Ceci est la première fois que le seuil de 60 millions a été franchi.
“Placés sur l’échelle de la population terrestre de 7,349 milliards de personnes, ces chiffres signifient qu’actuellement, en général 1 personne sur 113 est soit demandeur d’asile, déplacé interne ou réfugié – Un niveau de risque sans précédent, selon le HCR. En tout, il y a aujourd’hui plus de personnes forcées au déplacement que l’ensemble des populations du Royaume-Uni, de la France ou de l’Italie”, selon le rapport.
D’après la traduction de Oumar Diouck
La guerre en Syrie première cause du déplacement dans le monde, selon le HCR
Photo credit: UNHCR