Addis-Abeba, Éthiopie (PANA) – La Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (Cnuced) a mis en garde les économies africaines qu’elles ne pourront pas maintenir les taux de croissance économiques élevés actuels parce que portés par la consommation de biens et de services, ce qui réduit, en partie, la capacité de production.
S’exprimant la semaine dernière lors du lancement du dernier rapport de la Cnuced, le rapport sur le développement économique en Afrique 2014, le directeur de cette agence onusienne pour l’Afrique, M. Taffere Tesfachew, a déclaré que les taux de croissance économique élevés enregistrés en Afrique au cours des dernières années n’ont pas eu un effet positif, car ils sont portés par la consommation.
« Nous ne prétendons pas que la croissance tirée par la consommation est mauvaise, mais la répartition largement répandue des revenus devrait encourager la production locale. Le secteur manufacturier est en déclin et la consommation comptabilise 60% du Produit intérieur brut (Pib) », a-t-il révélé.
Le rapport, intitulé »Dynamiser l’investissement pour la croissance transformatrice de l’Afrique », exhorte les gouvernements à investir dans l’amélioration des ressources humaines, à investir dans des entreprises privées pour nouer des relations avec des entreprises étrangères.
Alors que les experts voient la forte population de l’Afrique comme une source de croissance économique et un moteur pour les investissements futurs, la Cnuced prévient que s’appuyer sur les consommateurs pour stimuler la croissance pourrait avoir des conséquences plus désastreuses en cas de hausse des cours des matières premières.
« Nous devons élargir la base de la croissance de la consommation vers une croissance sur les investissements et encourager le secteur privé à investir davantage en lui offrant des incitations », a déclaré M. Taffere.
Pour que les pays favorisent une croissance économique durable et créatrice davantage d’emplois, le rapport appelle à la levée des principaux obstacles au commerce.
Il s’agit notamment de l’amélioration de l’infrastructure publique, les routes, les voies ferrées et les ports et améliorer l’accès au financement pour les entreprises privées, qui n’ont, pour la plupart d’entre elles, pas accès aux capitaux privés.
»Ce rapport offre un aperçu utile que des pays comme l’Éthiopie peuvent utiliser », a déclaré le ministre éthiopien, M. Mekonnen Manyazewal. »Ce rapport nous a offert des connaissances intellectuelles pour relever les défis actuels », a-t-il dit.
Le rapport indique que les investissements publics dans les infrastructures et d’autres domaines sont nécessaires pour créer un espace suffisant pour les investissements du secteur privé.
La Cnuced recommande que les pays équilibrent les contributions de la consommation et des investissements dans les secteurs de croissance, car la croissance tirée par la consommation n’est pas durable.
Photo: UNCTAD