Nairobi, Kenya (PANA) – La Cour Pénale Internationale (Cpi) a exigé la présence physique du président kényan, M. Uhuru Kenyatta, pour assister personnellement le 8 octobre à la conférence sur son statut.
Les juges ont rejeté, dans une décision prise mardi soir à La Haye, aux Pays-Bas, la demande des avocats de Kenyatta pour obtenir une exemption de comparaître en personne devant le tribunal.
Le président Kenyatta est le sous le coup de crimes contre l’humanité à La Haye, aux côtés de ses compatriotes – le Vice-président William Ruto et le journaliste radio, Joshua Sang.
Les accusations de crimes contre l’humanité contre le trio remonte aux violences post-électorales commises entre décembre 2007 et janvier 2008 qui ont causé 1.300 morts, 350.000 déplacements de personnes et provoqué la destruction de biens.
Les juges ont également rejeté la demande de Kenyatta pour le report de l’audience qui est fixée pour discuter des questions en suspens avant son procès suspendu.
« La Chambre de première instance V (b) rejette la demande de la défense et exige la présence en personne du prévenu le 8 octobre, lors de la conférence sur son statut, indique un communiqué de la Cpi. Les juges ont ajouté que l’affaire avait atteint une étape cruciale qui nécessite la présence du Président Kenyatta.
La défense de Kenyatta avait demandé la cessation immédiate de l’affaire, invoquant l’échec de la cour de présenter des témoins fiables. Un bon nombre de témoins de l’accusation se sont rétractés ou ont changé d’avis et ne souhaitent plus témoigner contre le Président Kenyatta.
Le procureur en chef de la Cpi, Mme Fatou Bensouda, bien qu’accusant les deux dirigeants kényans pour ingérence et intimidation des témoins, s’oppose à la cessation des affaires contre le trio kényan.
Lors de l’élection présidentielle de 2007 en question, Kenyatta et Ruto n’étaient pas en course pour la présidence. Ils appartenaient à des camps différents, Kenyatta soutenait le président sortant, Mwai Kibaki du Parti de l’Unité Nationale, tandis que Ruto soutenait l’adversaire de Kibaki, Raila Odinga, du Mouvement Démocratique Orange.
Initialement, six Kényans faisaient face à des crimes contre l’humanité à La Haye, mais trois prévenus – l’ancien commissaire de police, le major-général Hussein Ali, Francis Muthaura, patron de la Fonction publique, et l’ancien ministre de l’Industrialisation, Henry Kosgey – ont été acquittés faute de preuves.
Le tribunal a toutefois estimé que Kenyatta, Ruto et Sang devaient répondre et avaient la plus grande responsabilité dans la violence post-électorale.
Photo: EPA