Dr. Carlos Lopes, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique
By PANA
Addis-Abeba, Ethiopie (PANA) – Il reste encore beaucoup à faire pour améliorer la disponibilité, la diffusion et la crédibilité des statistiques pour éclairer la prise de décision en matière de gestion économique, de réduction de la pauvreté dans tous les aspects des processus de développement économique en Afrique, a annoncé mardi la Commission économique pour l’Afrique (CEA).
En annonçant que des informations de qualité étaient au centre de la Journée africaine de la statistique cette année, la Commission a souligné que des statistiques peu fiables, en retard et de mauvaises qualité affectent les pays africains de diverses manières.
La Journée africaine de la statistique, célébrée le 18 novembre de chaque année afin de sensibiliser davantage le public sur le rôle important joué par les statistiques dans tous les aspect de la vie sociale et économique, sera observée cette année sous le thème “Données de qualité pour soutenir le développement de l’Afrique”, suite à de larges consultations de la CEA avec les pays du continent.
Selon la CEA, le thème de cette année donne une occasion de plaider pour un soutien à des opérations statistiques majeures, comme les recensements et les enquêtes démographiques., toutes données de qualité qui s’avèrent essentielles pour surveiller la réalisation des plans de développement nationaux et des objectifs internationaux de développement, principalement dans le domaine des documents stratégiques de réduction de la pauvreté et des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).
Afin de mener à bien les processus de développement, la Commission a averti que des données inexactes pourraient permettre à des pays d’accéder aux critères d’éligibilité à l’allègement de la dette ou de devenir membre d’une zone monétaire, entraînant la déstabilisation de la zone concernée, lorsque les chiffres réels sont révélés sur le tard.
“Un accès insuffisant aux informations, pour des raisons de confidentialité, entraîne également un retard des réactions politiques, en temps de crise économique et financière, malgré la disponibilité des principaux indicateurs économiques”, selon la CEA.
La Commission a cependant souligné que des progrès ont été faits par plusieurs pays africains pour améliorer la qualité de leurs statistiques, comme la conformité aux normes internationales, la sûreté méthodologique et l’accessibilité.
Mais, “la pratique qui prévaut et les contraintes en matière de ressources ne garantissent pas l’indépendance, l’intégrité et la responsabilité des systèmes de statistiques nationales”, dans certains cas où la compilation des statistiques souffre des pressions politiques”.
“De plus, la qualité des principales sources de données représente un défi sérieux, à savoir la collecte de données auprès des agences nationales chargées de la conservation des archives administratives.
“Le défi des recensements et des enquêtes est principalement lié à des contraintes budgétaires, à un faible taux de réponse et à un retard dans la diffusion des informations en raison d’une insuffisance de personnel pour le traitement des données”, a ajouté la CEA.