Rome, Italie (PANA) – Les scientifiques ont déchiffré le code génétique de la mouche tsé-tsé vampirique, ce qui suscite l’espoir que cette avancée va appuyer les futurs efforts de lutte contre l’une des maladies animales les plus dévastatrices de l’Afrique subsaharienne, propagée par l’insecte.
Le génome tsé-tsé a été séquencé et annoté au cours d’un effort de collaboration internationale de 10 ans qui a impliqué le laboratoire de lutte contre les insectes nuisibles, géré conjointement par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Agence internationale d’énergie atomique (AIEA) à Vienne.
Cette percée permet aux scientifiques de mieux étudier les gènes de la mouche et leurs fonctions, les connaissances qui devraient ouvrir la porte à la recherche de moyens pour lutter contre l’insecte.
Vivant seulement en Afrique, les mouches tsé-tsé sont des vecteurs de parasites unicellulaires qui causent la trypanosomiase, ou nagana, une maladie souvent mortelle qui affecte chaque année environ 3 millions d’animaux dans la région et présente des coûts énormes à la subsistance des agriculteurs et à la sécurité alimentaire.
La maladie entraîne une maladie chronique invalidante qui réduit la fertilité, la prise de poids, la production de viande et de lait et rend le bétail trop faible pour être utilisé pour le labour ou le transport qui à son tour affecte la production agricole.
Les humains mordus par les mouches porteurs du virus peuvent développer la maladie du sommeil, qui peut être mortelle sans traitement.
Il n’existe aucun vaccin contre la maladie pour le bétail ou les hommes parce que le parasite est capable de soustraire le système immunitaire des mammifères. Ainsi, les méthodes de lutte impliquent principalement le ciblage des glossines par piégeage, les traitements de pesticides et la stratégie de libération de mâles stériles.
“Le décodage de l’ADN de la mouche tsé-tsé est une percée scientifique majeure qui ouvre la voie à une lutte plus efficace contre la trypanosomiase, ce qui constitue une bonne nouvelle pour des millions d’éleveurs et d’agriculteurs en Afrique subsaharienne”, a déclaré Kostas Bourtzis de la Division mixte de techniques nucléaires dans l’alimentation et l’agriculture de la FAO/AIEA.