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Conakry, Guinée – Les opérations de distribution des cartes d’électeur pour les législatives du 24 septembre prochain en Guinée débuteront mercredi sur toute l’étendue du territoire national et se poursuivront jusqu’au jour du scrutin, a-t-on appris lundi à Conakry auprès de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
La CENI, qui se dit prête, s’engage à organiser «des élections inclusives, transparentes et crédibles» et assure avoir atteint tous ses objectifs.
A cet égard, elle annonce avoir finalement inscrit 5.094.644 votants après la suppression de quelque 105.356 doublons sur les 5,2 millions d’électeurs qui devront voter dans 11.998 bureaux de vote implantés sur toute l’étendue du territoire national où quelque 23.000 isoloirs, offerts par le gouvernement japonais, y ont déjà été acheminés récemment.
De gros cargos ont débarqué le week-end dernier à l’aéroport de Conakry, sous la supervision des éléments de la Gendarmerie nationale, des centaines de cartons contenant, précise-t-on, des bulletins de vote et des bouteilles d’encre indélébile.
Les 114 députés, qui seront élus, vont remplacer les membres du Conseil national de transition (CNT), un organe consultatif, mis en place depuis le coup d’Etat.
L’Union européenne (UE), principal partenaire de la Guinée, a déployé récemment dans tout le pays une vingtaine d’observateurs sur les 70 attendus, promettant de suivre tout le processus du début jusqu’à la fin où ces experts fourniront «une évaluation impartiale et objective» sur la conformité du processus avec les normes et engagements nationaux et internationaux en matière d’élection démocratique.
Les dernières élections législatives qui avaient été organisées en 2002 avaient été boycottées par la majorité des partis d’opposition pour cause d’absence de transparence, incitant ainsi les partenaires au développement et les bailleurs de fonds à sevrer le régime du défunt président Conté de plusieurs aides financières jusqu’à une date récente.
Les présentes élections législatives, qui devaient être organisées en 2011, ont été reportées à plusieurs reprises à cause de grosses divergences entre le pouvoir et plusieurs partis d’opposition regroupés au sein de blocs qui ont longtemps accusé le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), au pouvoir, du président Alpha Condé et les partis de la mouvance présidentielle de préparer «des fraudes à grande échelle».
Le bras-de-fer ayant opposé les deux camps pour «plus de transparence» a dégénéré à plusieurs reprises en manifestations réprimées par les forces de l’ordre, des dizaines de morts, des centaines de blessés ainsi que d’importantes destructions de biens publics et privés ont été enregistrées durant ces échauffourées.
Un comité de veille composé de magistrats, des représentants des partis politiques et des partenaires au développement a été récemment mis en place pour assurer la transparence du scrutin.
L’institution en charge de l’organisation des élections a fixé à 20 et 80 millions de francs guinéens (3.000 et 12.000 dollars US) les cautions que devront débourser respectivement les candidats inscrits sur la liste uninominale sur laquelle seront élus 38 des 114 députés et ceux de la liste nationale qui concerne l’élection de 76 députés.
En outre, le montant des dépenses totales à effectuer au cours de la campagne par chaque parti politique est plafonné à cinq milliards de francs guinéens (un million de dollars US).
On rappelle que plusieurs partis de l’opposition ont scellé des alliances pour aller à la quête des suffrages face au RPG et la dizaine de formations appartenant à la mouvance présidentielle.