Le Président du Nigeria, Muhammadu Buhari, a incité les banques centrales africaines à stopper la tendance croissante du blanchiment des fonds volés, le financement du terrorisme et les sorties illicites de fonds du continent à travers le système bancaire.
Le Président Buhari s’est ainsi exprimé en déclarant ouverte la 39e assemblée ordinaire de l’Association des Banques Centrales Africaines (ABCA), organisée par la Banque Centrale du Nigeria (CBN).
Buhari a soutenu que la politique monétaire “n’est pas une fin en soi”, mais que l’association doit veiller à ce que les politiques monétaires soient suivies par des politiques fiscales pour parvenir au développement économique et aider à libérer le continent du joug de la pauvreté.
Il les également incité à trouver des solutions spécifiques au niveau local et ne pas compter sur des instructions “passe partout” transmises de l’étranger.
Selon le Président Buhari, “Le système bancaire à travers le continent a un rôle important à jouer dans la lutte contre la corruption. La plupart des fonds volés sont en contact avec le système bancaire. L’architecture financière africaine est devenue un véritable outil de blanchiment de fonds volés. Cette association, avec la coopération de tous les pays membres, pourrait être un mécanisme important pour la lutte contre le blanchiment d’argent et les sorties illicites des fonds.
“L’un des objectifs cardinaux de l’Association devrait être d’empêcher le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et les flux illicites de fonds hors du continent. Je vous exhorte, gouverneurs de banques centrales et le principal régulateur du système financier à intensifier votre surveillance et proposer des politiques qui guideront les activités de nos institutions financières et d’inverser la tendance des flux illicites de fonds hors de l’Afrique.
“Vous devriez aussi vous joindre à la campagne et adopter des mesures pour veiller à ce que le produit de ces flux illicites soient rapatriés dans leur pays d’origine.”
Président Buhari a exprimé sa préoccupation au sujet des défis économiques actuels qui font face au continent et qui entravent la stabilité financière et la croissance alors qu’il estime même que le secteur bancaire devrait appuyer ses politiques monétaires par des mesures fiscales pour stimuler la croissance.
Expliquant que le continent est confronté à plusieurs défis économiques externes et internes, plus inquiétant encore est le ralentissement de la croissance; l’affaiblissement de la demande globale; la hausse de l’inflation; les inversions de flux de capitaux; la montée du niveau de la dette; la volatilité accrue des taux de change et l’épuisement des réserves externes en raison de la dépendance des exportations de produits primaires, pense le Président Buhari.
Il déclare: «Ceci est un moment important pour l’Afrique subsaharienne, qui fait face à un repli après 10 ans de croissance sans précédent. La région a subi un net ralentissement, en raison de baisse des prix des matières premières et des situations économiques mondiales plus sobres. Les producteurs de ressources naturelles comme le Nigeria, l’Angola, l’Afrique du Sud et le Mozambique ont été les plus durement touchés. Nous avons également dû composer avec l’effet du virus de la maladie Ebola qui a frappé certains pays de la sous-région ouest-africaine.
“La Chine, partenaire économique et commercial majeur pour beaucoup de pays africains a levé le pied vu que son économie est actuellement en restructuration, suscitant des craintes d’un affaiblissement supplémentaire. La politique monétaire doit être suivie par des mesures fiscales ainsi de suite. Par conséquent, s’impose une bonne coordination entre la politique monétaire et fiscale. Étant donné les défis de taille auxquels nos économies font face, les politiques monétaires et budgétaires devraient s’ouvrir à de nouvelles perspectives plus rapides et plus efficaces pour la diversification de nos économies”.
Avec le thème: “Mesures de politique monétaire non traditionnels: retombées pour la politique monétaire et la stabilité financière en Afrique”, la réunion devrait aborder les voies par lesquelles les banques centrales d’Afrique peuvent dévider l’impact des mesures non conventionnelles afin que la politique monétaire puisse revenir à sa fonction de base de stabilisateur des prix, à court terme.
En vertu des statuts de l’association (tel que modifié à Kampala, en Ouganda, le 19 Août, 2003), ses objectifs sont: de promouvoir la coopération dans les domaines financiers dans les domaines monétaires, bancaires africains; d’aider à la formulation de lignes directrices pour permettre des accords entre les pays africains dans le domaine monétaire, bancaire; ainsi que pour aider à renforcer toutes les initiatives visant à susciter et maintenir la stabilité des prix et la stabilité financière dans la région africaine.
D’après la traduction de Oumar Diouck