Bujumbura, Burundi (PANA) – Aucun incident majeur n’a été signalé à la mi-journée dans les élections communales et législatives au Burundi, hormis de légers retards et la désorientation des électeurs suite à la délocalisation à la dernière minute de bureaux de vote dans des endroits plus sécurisés, selon la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI).
Le scrutin se déroule sous une étroite surveillance de l’Armée et de la Police.
Le président de la CENI, Pierre Claver Ndayicariye, a surtout signalé des changements de centres et bureaux de vote dans certains quartiers de la ville de Bujumbura où le calme n’est toujours pas entièrement revenu, après plus de deux mois d’un mouvement violent de contestation de la candidature du chef de l’Etat sortant, Pierre Nkurunziza, pour un troisième mandat à la tête du pays.
Les bureaux de vote ont été réduits et concentrés près d’un camp militaire dans le sud de la capitale, tandis que les électeurs des quartiers frondeurs proches du centre-ville devaient se diriger vers le campus universitaire le plus proche de Mutanga pour accomplir leur devoir civique, a précisé M. Ndayicariye.
Au nord de la ville de Bujumbura, où certains quartiers ont été également actifs dans le mouvement de contestation, des centres et bureaux de vote ont été aussi délocalisés dans des endroits plus sûrs, ce qui a encore dérouté les électeurs.
Le responsable de la CENI a, par ailleurs, annoncé une série de dérogations spéciales pour certaines catégories de citoyens qui seront dans diverses missions de service, loin de leurs lieux de résidence et d’inscription au rôle d’électeur.
Ce sont, notamment, les agents de la CENI et ses démembrements provinciaux et communaux qui ont été envoyés en mission de supervision et de logistique des élections ou encore, les militaires chargés de la sécurité du vote, loin de leur base habituelle ainsi que ceux d’entre eux qui sont allés participer au maintien de la paix à l’étranger et les Burundais de la diaspora.
Le taux de participation reste l’enjeu majeur de ces élections après un appel au boycott de l’opposition et des organisations de la société civile.
L’opposition et la société civile sont contre l’organisation et la tenue des élections non concertées sur un certain nombre de questions encore pendantes, comme la candidature du chef de l’Etat sortant pour un troisième mandat, la libération des prisonniers politiques qui ont été arrêtés pour leur participation au mouvement de contestation du pouvoir, le désarmement des miliciens à la solde des partis politiques, la réouverture des médias privés indépendants ou encore le retour des milliers de réfugiés qui ont fui le climat pré-électoral tendu dans les pays voisins.
A Bujumbura, fief de l’opposition, ce sont plutôt les militaires et policiers qui étaient nombreux à se presser et à s’aligner devant des bureaux de vote pour accomplir leur devoir citoyen aux premières heures de la matinée de ce lundi.
La nuit de dimanche à lundi avait été sérieusement perturbée à Bujumbura par des crépitements d’armes automatiques et des explosions assourdissantes de grenades sans que l’on sache pour le moment encore les auteurs de ces actes de violence ainsi que le mobile à l’approche des élections.
A l’intérieur du pays, le chef de l’Etat burundais, Pierre Nkurunziza, a voté dans sa province natale de Ngoz (nord), ont rapporté des correspondants de presse locaux de la Radio nationale du Burundi.
Le premier vice-président, en charge des questions politiques, administratives, sécuritaires et judiciaires, Prospère Bazombanza, a, lui aussi, voté en début de matinée dans sa province natale de Mwaro, plus au centre du pays.
Dans le reste des provinces du pays, des électeurs se sont présentés pour voter sans que l’on ne signale pour le moment d’incident sécuritaire notable.
Les Burundais vont encore se présenter aux urnes, le 15 juillet prochain, pour élire un nouveau président de la République.