Président guinéen Alpha Condé – Photo: UN
PANA
Conakry, Guinée – Le président guinéen, Alpha Condé, affirme ce mercredi que «rien ne se passera en Guinée» et que «ceux qui menacent» de semer le désordre dans le pays trouveront les forces de l’ordre et la justice sur leur chemin.
Le chef de l’Etat guinéen, qui faisait cette déclaration à N’Zérékoré (1000 km au sud de la capitale) où se déroulent les festivités commémorant le 55ème anniversaire de l’indépendance de la Guinée, répond ainsi, sans les nommer, aux principaux leaders de l’opposition qui affirment sans cesse que si la victoire aux législatives de samedi dernier ne leur revenait pas, ils feront descendre leurs militants dans les rues, comme lors de leurs précédentes manifestations qui s’étaient soldées par des dizaines de morts et des centaines de blessés.
« Les législatives finies, le débat quittera la rue pour aller à l’hémicycle », a-t-il poursuivi, en mettant en garde ceux qui projettent d’organiser des manifestations, que la loi sera désormais appliquée dans le pays dans toute sa rigueur.
«Il n’y aura plus de pagaille en Guinée (…) Seule notre unité nationale renforcera nos différentes cultures. Nous sommes condamnés à vivre en paix, en vue de développer notre pays et nous ferons barrage à ceux qui veulent créer des conflits entre les ethnies», a-t-il souligné, le ton ferme, la voix grave, rappelant les années de ses violentes diatribes, lorsqu’il s’opposait aux régimes des défunts présidents, Ahmed Sékou Touré et Lansana Conté.
Fortement applaudi par ses hôtes, dont les Koniankés (autochtones) et Malinkés (ethnie du chef de l’Etat), qui s’étaient violemment affrontés récemment, provoquant plus d’une centaine de morts à l’arme blanche et aux armes lourdes, le président leur a demandé de se pardonner et de s’engager pour que de tels événements ne se reproduisent plus.
«Je vous garantis que la Guinée ne sera pas déstabilisée. La Guinée sera le pays phare de l’Afrique de l’Ouest à condition qu’il y ait la paix et la tolérance», a-t-il dit comme pour réagir à la nouvelle d’un coup d’Etat en préparation, qui aurait été récemment diffusée par les services secrets français et américains.
L’information avait impliqué le franco-juif, Benny Steinmetz, en conflit avec le gouvernement qui l’accuse d’avoir fortement corrompu de hauts cadres guinéens, sous le régime du défunt président Conté, pour se procurer, à 120 millions de dollars US, deux sites de minerais de fer du mont Simandou (sud pays), qu’il aurait ensuite revendus à 2 milliards de dollars US à la société brésilienne, Valey.
Le président Condé a dit que «ceux qui veulent continuer à piller les ressources naturelles du pays» sont de connivence entre les comploteurs, avant de rassurer ses concitoyens que la Guinée ne sera pas déstabilisée et que toutes les mines bradées seront récupérées.
La majorité des ressources minières de la Guinée, à l’exception de la bauxite, se trouve en Guinée forestière où les études ont prouvé l’existence du fer de meilleure qualité mondiale, du diamant, de l’or, entre autres.
Elu en 2010, le président Alpha Condé s’était engagé à organiser les fêtes de l’indépendance à tour de rôle dans chacune des huit capitales régionales où le gouvernement ouvre des chantiers pour désenclaver les localités.
Après Boké, en Basse Guinée, en 2012, la Guinée forestière accueille cette année les festivités à l’occasion desquelles seront inaugurées plusieurs infrastructures réalisées dans la région.